71 lauréats parmi les jeunes entrepreneurs, ont été récompensés jeudi, à la cité des sciences de Tunis, lors de la cérémonie de « Souk At-tanmia », sur 3000 projets soumis à un comité de sélection constitué de 28 experts nationaux et internationaux.
« Souk At-tanmia » est un projet de partenariat pilote lancé en juillet 2012, par la Banque Africaine de Développement (BAD), avec une vingtaine de représentants des organisations publiques, entreprises privées et société civile, pour accompagner des projets « qui mettent en valeur les talents, l’innovation et l’esprit d’entreprise ».
Le directeur du département « Nord Afrique » à la BAD, Jacob Kolster, a fait savoir lors de cette cérémonie, que «les lauréats représentent une diversité de milieux, de secteurs d’activités et de zones géographiques, mais partagent tous, une volonté commune de s’engager à améliorer leurs propres conditions en contribuant au développement économique de leurs régions respectives pour construire une nouvelle Tunisie florissante et prospère ».
54% des lauréats sont des jeunes appartenant à la tranche d’âge entre 18 et 24 ans, 32% sont des femmes, 31% des chômeurs et 61% sont issus des régions défavorisées.
D’après Kloster, les projets sélectionnés couvrent des secteurs d’activités variés comme l’agriculture, les industries manufacturières, l’artisanat, le tourisme, les tic, l’énergie renouvelable, les services ou encore la santé et l’éducation, avec une prévision de création d’environ 1000 postes d’emplois potentiels.
L’initiative « Souk At-tanmia » a pu mobiliser un financement d’environ 1 million d’euros qui a été triplé selon lui à travers la mobilisation de fonds additionnels sous forme de crédits, soit un effet levier de trois fois, le montant des dons.
«En plus de dotations financières allant jusqu’à 30 mille dinars, les 71 bénéficiaires de « Souk At-tanmia » vont bénéficier d’un appui technique durant toute l’année 2013, selon un programme complet d’accompagnement mené par des spécialistes et professionnels de l’entreprise»,a- t-il ajouté.
L’un des lauréats de « Souk At-tanmia », Sofiane Rabhi, a présenté avec enthousisme son projet novateur à la « TAP ». Il consiste à produire des cintres écologiques en carton, alors que ce produit est fabriqué habituellement, en plastique, en métal ou en bois.
D’après le lauréat, l’avantage de ce projet, c’est principalement sa vocation écologique qui lui permettra de préserver l’environnement. En plus, c’est un produit recyclable à partir duquel on peut fabriquer de nouveau le même produit. Mieux encore, il peut constituer un bon support de publicité pour les marques de prêt- à-porter.
«Voilà pourquoi, nous avons choisi ce créneau pour monter un projet aussi innovateur que lucratif », a expliqué Sofiane Rabhi. « Pour valider ce projet, nous sommes passés par un processus relativement long.
Deux étapes ont déjà été franchies avec succès. Reste une troisième étape décisive pour le financement du projet, où nous devons présenter un business plan (plan d’affaires) devant être approuvé par la BFPME (Banque du Financement des petites et des moyennes entreprises).
C’est la condition sine qua non pour bénéficier d’une partie du financement (30 mille dinars), auprès de la BAD», a-t-il ajouté.
Abdelkader Dalli, 24 ans, compte lancer son projet dans un mois, dans le montage de son projet dont le coût s’élève à 100 mille dinars. « C’est un projet d’envergure nationale basé sur la notion écologique du produit », a-t-il estimé.
« Nous exploitons l’opportunité qu’offre la réserve en plâtre dont dispose la Tunisie, pour fabriquer des écolo-plaques qui servent à la régulation d’humidité dans les bâtiments, à l’isolation thermique ainsi qu’aux coupes-feu », a-t- il ajouté. D’après lui, ce produit coûte moins de 40% que la maçonnerie.
Pour cela, « l’investissement dans ce domaine n’est pas une aventure, d’autant plus qu’il est bénéfique aussi bien pour le citoyen que pour l’économie nationale ».
Pour Ihssan Nasri, jeune promoteur, « son idée de fabriquer des marbres artificiels a été retenue, pour être financée par souk At-tanmia, ce qui va lui permettre de créer des produits novateurs ». Il a indiqué que son « ambition est de créer un projet central avec des projets secondaires répartis à travers toutes les régions du pays ».