Cameroun : l’État multiplie les accords avec les banques pour aider les PME à accéder aux financements

Cameroun : l’État multiplie les accords avec les banques pour aider les PME à accéder aux financements

Cameroun : l’État multiplie les accords avec les banques pour aider les PME à accéder aux financements

Bien que représentant 90% du tissu économique local, près de 35% du PIB du Cameroun et 70% des emplois, les PME ont toujours du mal à mobiliser des capitaux à travers les canaux de financement traditionnels. Le FOGAJEUNE accordera des prêts à des taux avantageux avec conditions de garantie favorables, dans le but de combler le déficit de financement.

Le ministre camerounais de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, a récemment signé avec le fondateur de La Régionale Bank, Charles Rollin Ombang Ekath, une convention de partenariat à l’effet de la mise en œuvre effective du Fonds de garantie aux jeunes entrepreneurs (FOGAJEUNE). Ceci 6 mois après la signature de conventions similaires avec People Finance SA, Crédit du Sahel, Caisse camerounaise d’épargne et de crédit (CCEC) et NFC-Bank dans le cadre de l’opérationnalisation de ce fonds de garantie.

La Régionale Bank proposera ainsi des prêts aux jeunes entrepreneurs camerounais du terroir et de la diaspora à travers 2 guichets, à savoir un « guichet financement direct » et un « guichet garanti ». Les montants des prêts ne sauraient dépasser 25 millions FCFA pour le premier et 100 millions FCFA pour le second.

Le premier guichet cible les primo-entrepreneurs constitués en projets individuels, villages pionniers et clusters économiques, et leur accorde des subventions dont les montants n’excèdent pas 1,5 million FCFA, des crédits remboursables à taux zéro plafonnés à 10 millions FCFA et des crédits remboursables à taux bonifié de 8% pour un montant compris entre 10 000 000 et 25 000 000 FCFA, indique Abdoul-Karim Nassourou, le coordonnateur national du FOGAJEUNE.

Le second guichet quant à lui cible les jeunes entrepreneurs locaux et ceux de la diaspora en joint-venture avec leurs pairs restés au pays, déjà en activité et sollicitant des financements pour l’extension de leur projet. Sa méthodologie de financement du projet est le cofinancement avec le partage des risques entre les différentes parties impliquées dans la relation financière.

Ainsi, apprend Investir au Cameroun, le jeune promoteur contribue à hauteur de 10% en numéraire du coût global de son projet, tandis que la banque ou l’établissement de microfinance participe à hauteur de 70% rémunéré suivant les clauses d’une convention spécifique entre les trois parties en fonction de la nature, du montant et de la durée du projet.

La contribution de l’État à travers le FOGAJEUNE est quant à elle de 2 ordres : une participation financière de 20% dans le financement du projet du jeune accordé au taux de 8% et un dépôt de garantie de 30% du coût total du projet servant à couvrir une partie du crédit accordé au jeune au cas où ce dernier venait à être défaillant, c’est-à-dire insolvable. « Ce dépôt, il faut le rappeler, est cantonné dans un compte de garantie et rémunéré à hauteur de 2% TTC par les institutions financières au profit du FOGAJEUNE », indique le coordonnateur de ce fonds de garantie.

« Dans le processus de financement, le Fogajeune, qui est appelé à créer une synergie d’actions avec des programmes et structures dédiés à l’insertion socio-économique, va concentrer ses financements dans les quatre grands domaines du Plan triennal “Spécial-jeunes” (PTS-Jeunes), notamment l’agriculture, l’économie numérique, l’industrie/artisanat et l’innovation technologique » précise Abdoul-Karim Nassourou. Ainsi, ce sont les jeunes porteurs de projets ou promoteurs d’entreprises dans ces secteurs précis qui pourront bénéficier des subventions et crédits dudit fonds.

Selon le coordonnateur, les jeunes doivent satisfaire à six critères généraux pour accéder aux financements du FOGAJEUNE. Outre le fait d’être camerounais et avoir entre 15 et 35 ans, il faut également être inscrit à l’Observatoire national de la jeunesse (ONJ) et détenir une carte jeune biométrique, participer au réarmement moral, civique et entrepreneurial, avoir une idée de projet ou un projet rentable, mais aussi et surtout générateur d’emplois et ne pas être agent de l’État (fonctionnaire et contractuels), travailleur du secteur privé (travailleurs en CDD ou CDI, à l’exception des travailleurs temporaires, occasionnels ou saisonniers) ou travailleur des professions libérales.

En rappel, la création du FOGAJEUNE a été annoncée par le président Paul dans son traditionnel discours à la jeunesse le 10 février 2022. « Ce Fonds devra permettre aux porteurs de projets et aux jeunes entreprises de disposer de la garantie nécessaire pour lever les capitaux disponibles sur les marchés financiers, ou obtenir des financements auprès des banques classiques », déclarait le chef de l’État, en soulignant que le principal handicap des PME a toujours été l’accès aux financements les plus courants.

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