Le secteur bancaire tunisien pourrait subir les effets du conflit ukrainien

Le secteur bancaire tunisien pourrait subir les effets du conflit ukrainien

Après examen des banques de 8 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, S&P Global Ratings attire l’attention sur celles de la Tunisie et de la Turquie. L’agence de notation observe « des vulnérabilités importantes », en raison de leur exposition aux parties russe et ukrainienne.

Le secteur bancaire tunisien pourrait subir de manière indirecte les effets négatifs du conflit russo-ukrainien en raison de son exposition à la Russie et à l’Ukraine, souligne S&P Global Ratings, dans son rapport « Middle East And African Banks : Varied Exposure To Russia-Ukraine Conflict » publié le lundi 4 avril.

Le secteur bancaire tunisien pourrait subir les effets du conflit ukrainienL’agence de notation financière s’inquiète notamment de l’exposition des banques au secteur public qui représentait 16,5 % du total de leurs actifs à la fin de l’année 2020. Or, indique S&P Global Ratings, « la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires du fait de ce conflit risque d’affaiblir la capacité déjà limitée de l’Etat à honorer ses obligations financières » envers de nombreuses structures, dont les banques.

Dans ces conditions, l’agence s’attend à ce que « le ratio des créances douteuses pour les banques atteigne 13 % en 2022 ». Les analystes expliquent que « les pertes sur créances resteront élevées au cours des 12 à 24 prochains mois. Nous prévoyons des pertes sur créances d’environ 150 points de base en 2022 contre 140 points de base en 2020 ».

S&P Global Ratings va plus loin dans son analyse en prévoyant des « revenus en berne » pour le secteur bancaire tunisien, en raison du ralentissement de l’activité économique, des pertes sur créances élevées et de l’augmentation des coûts du pétrole et des denrées alimentaires. Cette situation entraînera « une pression sur les ratios de fonds propres des banques », prévient-elle.

En raison de l’étroitesse du marché local des capitaux et d’une base de dépôts locale insuffisante, les banques tunisiennes restent fortement dépendantes du financement de la Banque centrale, conclut l’agence de notation.

Rappelons qu’après examen des banques de huit économies du Moyen-Orient et d’Afrique, dont l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Arabie saoudite ou encore les Emirats arabes unis, seules celles de deux pays, à savoir : la Tunisie et la Turquie sont « plus susceptibles de souffrir d’effets néfastes indirects du conflit en Ukraine ».

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