Bilan de l’activité boursière en 2022

Bilan de l’activité boursière en 2022

En 2022, l’économie mondiale a poursuivi la souffrance des chocs ébranlants, commencé par la pandémie de COVID 19 depuis plus de deux années et la Guerre entre l’Ukraine et la Russie.

Les effets engendrés sont multiples et une flambée des prix notamment sur les produits de base, une volatilité des marchés et surtout des énergies, une telle situation a généré une inflation mondiale généralisée et élevée ; à ce titre dans de nombreuses économies, l’inflation a atteint, au premier semestre 2022, un pic inédit depuis les années 1980 ; malgré les mesures prises par les autorités monétaires afin de juguler l’inflation.

Dans ce contexte difficile, l’économie nationale n’a pu réaliser qu’une modeste croissance de 2,9% au titre du 3ème trimestre 2022 par rapport à la même période de 2021 contre 2,6% et 2,3% respectivement pour le 1er et 2ème trimestre.

Revenant à l’échelle internationale, les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) concernant la croissance économique mondiale ont été révisées à la baisse à 3,2% en 2022, soit le même niveau de prévision en juillet et octobre 2022, contre 6% enregistré en 2021.

En outre ces perspectives sont susceptibles de subir encore une détérioration sous l’effet de l’intensification des tensions géopolitiques et surtout l’aggravation de l’insécurité alimentaire.

A cet effet, l’un des facteurs essentiels de ralentissement de la croissance mondiale réside dans le resserrement généralisé des politiques monétaires dans la plupart des grandes économies, compte tenu du dépassement plus marqué que prévu des niveaux d’inflation. En outre, l’érosion du revenu des ménages, conjuguée à des prix élevés de certains produits énergétiques, notamment du gaz naturel en Europe, auront un effet négatif à la fois sur la consommation privée que sur l’investissement des entreprises. A cet égard, le taux de croissance dans les économies développées devrait ralentir à 2,4% en 2022.

Aux États-Unis, où l’inflation a déjà atteint son point culminant et où le resserrement de la politique monétaire a commencé plus tôt que dans la plupart des autres grandes économies avancées, le taux de croissance au titre de l’année 2022 devrait être bien inférieur à son potentiel et s’établir à 1,6% contre 2,3% dans les prévisions antérieures, à contrario, au Japon, les perspectives de croissance ont été maintenues à 1,7% pour l’année 2022.

Dans la Zone Euro ; premier partenaire de notre pays et compte tenu de l’effet de freinage provoqué par la diminution des revenus et les perturbations des marchés de l’énergie, une baisse de la production est presque généralisée. En revanche, le FMI a estimé une croissance de 3,1% durant l’année 2022, contre un niveau de croissance de 5,2% en 2021.

Pour les pays émergents et en développement, les prévisions tablent sur un niveau limité de croissance à 3,7% en 2022 contre une nette reprise de 6,6% en 2021.

Cette tendance résulte essentiellement, d’une contraction plus faible que prévu dans certains pays émergents, en particulier, l’économie chinoise du fait de la résurgence de la pandémie et les restrictions de déplacement imposées, ainsi que l’aggravation de la crise du marché immobilier.

Sur le plan national, et face au ralentissement de la croissance, aux fortes tensions inflationnistes et aux conséquences de la guerre en Ukraine, le démarrage de notre économie tarde encore.

A cet égard, Pour l’année 2022, les prévisions tablent sur un ralentissement de la croissance de notre économie, à un niveau de 2,5% contre +3,1% en 2021, sous l’effet, principalement de la guerre entre l’Ukraine et la Réussie, les échéances électorales et encore un déséquilibre continu de la finance publique qui demeure le maillon faible face aux bailleurs internationaux.

Il est important de constater que malgré ce niveau modeste de la croissance, cette quasi-stagnation, a touché presque tous les secteurs en dehors de celui de l’extraction du pétrole et du gaz.

Concernant notre relation avec l’extérieur, et selon l’INS, durant les dix mois de l’année 2022, les échanges commerciaux demeurent sur la même tendance, caractérisée par un rythme plus soutenu à l’import que l’export.

Suite à cette évolution le solde commercial s’est creusé davantage s’établissant à -21 322,5MD contre -13 317,4 MD durant cette même période de l’année écoulée. Par conséquent, le taux de couverture a perdu 5,1 points de pourcentage par rapport à la même période de l’année 2021 pour s’établir à 68,9%.

Coté dette publique, dont 63,9% est une dette extérieure, la valeur globale représente 82,6% du PIB en 2022 (selon les prévisions de la loi de finances de l’année 2022).

Étant signalé, que les résultats provisoires de l’exécution du Budget de l’État; publiés en octobre 2022, montrent un accroissement de l’encours de la dette interne de 1 971,8MD ; par rapport au montant prévu dans la loi de finances de 2022 ; et contre un resserrement de l’encours de la dette externe de 6 493,1MD, ce qui montre les difficultés pour accéder aux financements extérieurs suite notamment à la dégradation de la note souveraine et au retard de la finalisation de l’accord avec le FMI.

Quant à l’inflation, en novembre 2022, le taux d’inflation augmente à 9,8% après 9,2% enregistré au titre du mois précédent, selon les statistiques de l’INS. A cet effet, l’inflation moyenne s’est établie à 7,8% sur les neuf premiers mois de l’année 2022, contre 5,5% un an plus tôt.

Cette augmentation, par rapport à l’année dernière, a notamment concerné les prix des produits manufacturés (+8,8% contre +5,8%), les prix des produits alimentaires (+9,7% contre +6,1%) et à moindre degré les frais des services (+5,4% contre +4,6%).

Sur le volet monétaire, et face aux pressions inflationnistes en provenance surtout de l’étranger, d’une part, et les ajustements des prix administrés, le creusement du déficit courant et la dégradation de la note souveraine, l’institut d’émission est toujours dans une situation très prudente pour gérer cette situation à travers les différents instruments de sa politique monétaire, notamment l’élévation du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie à plusieurs reprises.

Quant au Dinar Tunisien, en termes de moyenne, le taux de change du dinar a connu, au cours des neuf premiers mois de l’année 2022 et en comparaison avec sa valeur de l’année précédente, une dépréciation de 9,6% à l’égard du dollar américain, tandis qu’il s’est apprécié de 1,8% vis-à-vis de l’euro.

Concernant le comportement du marché financier durant l’année 2022, le bilan est positif dans l’ensemble, marqué d’une résistance salutaire, malgré les suites des répercussions de la Covid-19 et la Guerre en Ukraine, le manque de visibilité politique et une finance publique toujours exsangue.

Cette résistance résulte principalement de la bonne tenue des fleurons côtés de l’économie Tunisienne. A cet égard, le résultat global de l’exercice 2021 des 72 sociétés qui ont publié à ce jour leurs états financiers, sur les 81 sociétés cotées, s’est amélioré de 21,3% par rapport à l’exercice 2020, pour atteindre un montant de 2 154MD contre 1 776MD. Sur cette même liste 40 sociétés ont affiché des résultats en hausse.

Encore, cette tendance haussière s’est poursuivi durant le premier semestre de l’année 2022, en effet, le résultat semestriel global au titre du premier semestre 2022, des 70 sociétés cotées qui ont publié leurs états financiers, affiche une progression de 21,8% par rapport à la même période de l’année 2021, pour atteindre un montant de 1 262MD contre 1 036MD.

En fin, Les indicateurs d’activité des sociétés cotées, sur les 9 premiers mois de l’année 2022, font ressortir un revenu global en hausse de 15,7% par rapport à la même période de l’année 2021, pour atteindre 17,1 milliards de dinars contre 14,8 milliards de dinars.

Au terme de l’année 2022, l’activité boursière a clôturé dans la zone verte. A ce titre l’indice phare de la Bourse de Tunis, Tunindex, a enregistré une hausse remarquable de 15,10% contre un rendement de 2,34% durant 2021.

En 2022, le montant global des émissions réalisées par les sociétés cotées et autorisées par le Conseil du Marché Financier (Fin novembre 2022) a atteint 857MD pour 19 opérations. Ce nombre est réparti entre 12 emprunts obligataires qui ont porté au total sur 762,5MD, dont un emprunt obligataire émis selon les principes de la finance islamique pour un montant de 20MD, et 7 augmentations de capital pour 94,5MD.

Concernant l’Emprunt Obligataire National, la place a mobilisé 2,975 milliards de dinars au pour l’exercice 2022, ce qui représente environ 212%, de l’objectif initial (1,400 milliard de dinars).

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