Huile d’olive tunisienne conditionnée : Promotion à l’export, défis et stratégies
« Promotion Internationale des Labels Tunisiens d’Huile d’Olive : Perspectives et Stratégies », c’est le thème du workshop qui a été organisé ce mercredi 13 mars 2019 au siège de l’UTICA par la Chambre syndicale nationale des exportateurs de l’huile d’olive.
Cet événement s’inscrit dans le cadre des actions visant à promouvoir l’huile d’olive tunisienne conditionnée sur les marchés à l’export et faire connaître la Tunisie en tant que provenance reconnue et appréciée de l’huile d’olive à l’échelle internationale.
Cette manifestation dont l’ouverture a été assurée par M. Chiheb Slama, Président Azzayeta (Chambre syndicale nationale des exportateurs d’huile d’olive de Tunisie), a vu la présence d’un nombre important d’exportateurs d’huile d’olive, mais aussi de membres du corps diplomatique accrédités en Tunisie, de membres de la société civile et de représentants des médias.
Lors de son allocution le président d’Azzayeta Chiheb Slama a indiqué que cette manifestation vise à promouvoir les exportations tunisiennes d’huile d’Olive.
Il s’est certes félicité de la position de la Tunisie en tant qu’un des plus grands producteurs et exportateurs d’huile d’olive au monde, indiquant que ces performance sont dues à l’amélioration de la qualité, aux restructurations réussies dans le domaine ainsi qu’au savoir-faire et à l’expérience des professionnels du métier (agriculteurs, conditionneurs et exportateurs) qui n’ont pas lésiné sur les efforts et moyens pour arriver à ce résultat.
Il a ajouté dans ce sens : « Cependant, malgré ces prouesses, nous pensons que la Tunisie demeure capable de réaliser de bien meilleurs résultats et de se positionner durablement comme 2 ème producteur mondial d’huile d’olive.
Ce défi, que les professionnels sont capables de relever, nécessite la révision des législations, la simplification des procédures de contrôle technique à travers l’instauration de l’autocontrôle et du contrôle après l’exportation.
Il nécessite aussi l’encouragement de cette activité, le soutien direct de l’exportation de l’huile d’olive conditionnée, le suivi des circuits de distribution à l’étranger et la promotion de cette denrée sur les marchés extérieurs, afin d’en faire une belle vitrine de la Tunisie à l’étranger. »
Le programme des travaux du workshop a comporté par la suite trois grands panels. A savoir: « La consommation mondiale d’huile d’olive et le positionnement de la Tunisie: états des Lieux »; « Stratégie nationale pour le développement de l’exportation d’huile d’olive conditionnée: plus de valorisation et de notoriété »; « Les programmes d’appui pour la promotion de la valorisation de la filière oléicole Tunisienne et témoignages d’entreprises ».
Réputée pour la culture d’oliviers en région sud-méditerranéenne, la Tunisie possède des ressources estimées à plus de 86 millions de pieds d’oliviers.
En effet, plus de 30% de ses terres cultivables sont consacrées à l’oléiculture (1,8 million d’ha) avec une production moyenne d’huile d’olive estimée à 190 mille tonnes, durant ces cinq dernières années.
Lors des débats, il a été dit que riche d’une histoire de plus de 3 mille ans, la culture d’oliviers a occupé une place prépondérante dans toutes les grandes civilisations qui ont prospéré en Tunisie. Pratiqué par les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois, les Romains et les Arabes, dans une tradition transmise de père en fils, l’oléiculture tunisienne a été un secteur particulier à plus d’un titre dont la portée économique ne cesse de gagner en importance.
Au niveau mondial, la Tunisie occupe la quatrième place dans le classement en fonction du nombre d’oliviers et deuxième en fonction des surfaces cultivées.
La culture d’olives joue un rôle essentiel dans la vie sociale et économique de la Tunisie et représente environs 15% de la valeur totale de la production agricole et 12 % des investissements dans le secteur agroalimentaire.
Le commerce international d’huile d’olive représente 43% des exportations agricoles totales et 10% des exportations globales, faisant de ce dernier la cinquième source de revenus en devises étrangères pour le pays.
A travers le Programme de promotion de l’huile d’olive conditionnée, la Tunisie a mis en place toute une stratégie pour promouvoir cette huile bénite et mettre en valeur son histoire, sa variété ainsi que ses bienfaits.
Le pays compte actuellement plus de 1700 huileries avec une capacité de production journalière s’élevant à 40 mille tonnes (entre 8000 et 20000 emplois), 5 raffineries générant 1000 emplois et 15 usines d’extraction d’huile de grignons d’olive (1000 emplois) ainsi que 60 usines de conditionnement d’huile d’olive (environ 2000 emplois).
Le secteur regroupe 200 sociétés exportatrices agréées dont plus de 50 opérant dans le domaine du conditionnement et détenant plus de 60 marques déposées.
La quantité d’huile d’olive exportée représente environs 70 % de la production nationale avec une moyenne de 142 mille tonnes exportées lors des 5 dernières années.
Néanmoins, les exportations d’huile d’olive conditionnée ne représentent qu’une moyenne de 17 mille tonnes, durant cette même période, et ce, malgré une évolution moyenne qui est de l’ordre de 11,5 % par an.
Durant la campagne 2017-2018, la quantité exportée d’huile d’olive a atteint 234 933 tonnes ce qui représente 72 % des quantités produites (325 mille tonnes).
Quant aux quantités exportées d’huile d’olive conditionnée, elles sont passées de 16 500 tonnes en 2013-2014 à 18 456 tonnes en 2017-2018. Les principaux marchés à l’export du conditionnée ont été le Canada (27%), la France (24%), les Etats-Unis (13%) et les pays du Golfe (15%).