Lors de ses délibérations, Le Conseil dAdministration a passé en revu les perspectives dévolution de léconomie mondiale qui, selon les dernières prévisions des principales institutions financières internationales, demeurent marquées par un faible rythme de croissance économique durant lannée en cours, en rapport avec latonie de lactivité économiques des économies des pays avancés, en particulier celles de la Zone Euro qui subit encore les effets de laustérité budgétaire et de la hausse du taux de chômage engendrant un ralentissement sensible de la demande, aussi bien, intérieure quextérieure.
Le Conseil a examiné également les évolutions récentes de la conjonctureéconomique et financière nationale à la lumière des dernières données disponibles concernant lactivité économique dans les différentssecteurs et lévolution des paiements extérieurs ainsi que les équilibres financiers globaux au cours de lannée 2012 et au début delannée en cours.
Il a été relevé à cet égard laffermissement des indicateurs positifs de la reprise graduelle du rythme de la croissancedans la plupart des secteurs dactivité surtout ceux de lénergie et des services, ce qui a permis la réalisation d un taux de croissance de3,6% en 2012 selon les récentes estimations de lINS contre 3,5% prévu dans le Budget Economique et un repli de 1,9% en 2011.
En outre, le taux de chômage global a enregistré une baisse de 2,2 points de pourcentage en comparaison avec la fin de lannée 2011, pour revenir à 16,7% tout en demeurant à des niveaux élevés pour les diplômés de lenseignement supérieur.
De même, le Conseil a observé les résultats positifs sur le plan des échanges commerciaux avec lextérieur au mois de janvier 2013, dont le déficit commercial a enregistré un repli de 24% sous leffet conjugué de laccroissement des exportations à un rythme nettement plus rapide que celui des importations, soit 23,6% contre 6,4%.
En revanche, le Conseil a remarqué que les récentes évolutions négatives observées à léchelle nationale et qui pourraient prolonger, en cas de poursuite du manque de visibilité, la situation dattentisme et de prudence observée chez les opérateurs économiques, pourraient affecter lactivité économique et exacerber les pressions sur les équilibres financiers internes et externes, sachant que parmi les grandes agences internationales de rating, deux ont procédé à la dégradation de la notation financière de la Tunisie alors que les deux autres en ont maintenu le grade dinvestissement.
Dans ce contexte et selon les dernières données disponibles concernant lévolution du secteur industriel au début de cette année, il a été constaté que laffaiblissement de la demande extérieure a affecté les secteurs exportateurs et plus particulièrement le secteur des industries mécaniques et électriques et celui des industries du textile et habillement qui ont accusé un net repli de leurs exportations au cours du mois de janvier 2013.
Parallèlement, les indicateurs du secteur touristique ont connu une baisse notamment au niveau des entrées de touristes et des nuitées globales (-10,1% et -3,4% en glissement annuel, respectivement, au mois de janvier 2013) alors que les recettes à ce titre ont connu une légère progression de 1%.
Quant au secteur extérieur, et nonobstant la forte contraction du déficit courant de plus de 40% qui sest situé à 0,5% du PIB en janvier 2013 contre 0,9% une année auparavant grâce au repli du déficit commercial, les avoirs nets en devises ont enregistré une baisse suite principalement au remboursement dune tranche de la dette extérieure de lordre de 728 millions de dinars, pour revenir à 11.385 millions de dinars, soit léquivalent de 107 jours dimportations en date du 25 février 2013 contre 12.756 millions de dinars et 119 jours à fin 2012.
Sagissant de lévolution des prix à la consommation familiale, le taux dinflation a atteint 6% en glissement annuel au mois de janvier 2013 contre 5,1% au cours du même mois de 2012, en rapport surtout avec laccélération de la hausse des prix des produits alimentaires, notamment les produits frais dont les prix ont augmenté de 11,1%.
Sur le plan monétaire, le Conseil a souligné laugmentation de nouveau des besoins de liquidité des banques durant le mois courant comparativement aux derniers mois et ce, en relation surtout avec laccroissement notable du solde du compte courant du trésor qui a atteint 1.769 millions de dinars en moyenne durant le même mois, ce qui a amené la Banque Centrale à accroître ses interventions sur le marché monétaire à hauteur de 4.089 millions de dinars en moyenne quotidienne jusquau 24 février 2013 contre 3.653 millions de dinars en janvier dernier. Parallèlement, le taux dintérêt moyen sur ce marché a atteint 4,24%, au cours de la même période du mois de février 2013, contre 4,11% pour le mois de janvier.
Pour ce qui est de lactivité bancaire, il est à signaler que lencours des dépôts a connu une décélération (soit 0,2% en janvier 2013 contre 4,9% en décembre passé) qui a touché essentiellement lencours des dépôts à vue et celui des comptes à terme. Les concours à léconomie ont connu également la même tendance en enregistrant une quasi- stagnation (0,2% contre 0,7%) en rapport surtout avec la baisse des crédits à court terme et la stagnation des crédits à moyen et long termes.
A la lumière de ces évolutions et compte tenu de la poursuite de la hausse des prix outre lapparition dindices reflétant la persistance
des tensions inflationnistes dans les mois à venir, le Conseil a mis laccent sur la nécessité dun engagement ferme de toutes les parties
prenantes afin de maîtriser les sources de ces pressions, quelles soient dorigine monétaire ou non monétaire, dans le but de garantir la stabilité des prix qui demeure une condition nécessaire pour assurer une croissance économique saine, durable et juste tout en préservant les équilibres financiers globaux.
En outre, le Conseil estime nécessaire de conférer une plus grande marge de fluctuation au taux dintérêt sur le marché monétaire, et a décidé de maintenir inchangé le taux dintérêt directeur de la Banque Centrale.