Le Conseil a examiné, au début de ses travaux, les développements récents de la conjoncture économique internationale, et notamment les dernières prévisions de croissance des principaux pays industrialisés, publiées à la fin du mois de mai dernier par lOrganisation de coopération et de développement économique (OCDE), faisant état de la poursuite des disparités des rythmes de croissance entre les grandes économies du monde. Ainsi, aux Etats-Unis, la croissance devrait marquer un ralentissement durant cette année avant de connaître une accélération lannée prochaine, alors que léconomie de la Zone Euro devrait connaitre une poursuite de la récession économique cette année pour amorcer une certaine reprise en 2014.
Lors de lanalyse de la situation de léconomie nationale, le Conseil a pris acte des récentes évolutions sectorielles durant le premier semestre de lannée en cours qui a été caractérisé globalement par des conditions climatiques défavorables affectant la production du secteur agricole comparativement à la campagne précédente.
En revanche, le Conseil a signalé la consolidation du rythme de la production industrielle au mois davril dernier (hausse de lindice de la production industrielle de 4,1% en glissement annuel contre 2,4% un mois auparavant et une baisse de 5,3% en avril 2012) et ce, en rapport avec la reprise enregistrée au niveau de la production des industries manufacturières notamment celles orientées à lexportation et la hausse de celle des industries non manufacturières.
Pour leur part, les indicateurs de lactivité touristique ont connu, également, une amélioration notable au cours du mois de mai dernier (hausse des entrées des non-résidents, des nuitées et des recettes touristiques de 10,4%, 15% et 0,7% respectivement), surtout après lévolution baissière observée au cours des quatre premiers mois de lannée.
Sagissant du secteur extérieur, le Conseil a noté la poursuite de laggravation du déficit commercial au cours des cinq premiers mois de lannée en cours, ayant augmenté de 5,5% par rapport à la même période de lannée précédente, sous leffet de la hausse continue des importations de la plupart des groupes de produits, sachant que le déficit commercial sest accru sensiblement au mois de mai en comparaison avec la moyenne mensuelle des quatre premiers mois de cette année. Cette tendance a été à lorigine de la poursuite des pressions sur le déficit courant qui sest établi à 3,7% du PIB, ce qui a entraîné une baisse des réserves en devises au niveau de 10.473 MDT ou léquivalent de 96 jours dimportation en date du 26 juin 2013, en rapport avec le repli de lexcédent de la balance des opérations financières résultant de la contraction simultanée des investissements directs étrangers et des tirages sur les emprunts extérieurs à moyen et long termes.
Concernant lévolution des prix, le taux dinflation sest stabilisé au mois de mai 2013 au même niveau enregistré le mois précédent, soit 6,4% en glissement annuel et ce, en relation avec la baisse qui a touché les prix des produits alimentaires dun mois à lautre.
Analysant les récentes évolutions monétaires, le Conseil a enregistré la poursuite de la hausse des besoins de liquidité des banques au cours du mois de juin, ce qui a amené la Banque Centrale à intensifier ses interventions sur le marché monétaire qui ont atteint près de 4.851 MDT en moyenne jusquau 26 du même mois, contre 3.922 MDT en mai. Il en est résulté une augmentation du taux dintérêt moyen sur ce marché qui sest élevé à 4,74% au cours de la même période contre 4,69% le mois précédent.
Concernant lactivité bancaire, lencours des dépôts a enregistré une légère progression au cours des cinq premiers mois de lannée en cours (0,8%) par rapport à la même période de lannée 2012. Cette décélération est imputable essentiellement à la baisse des dépôts à vue, outre la contraction du rythme dévolution des certificats de dépôts. Parallèlement, les concours à léconomie ont enregistré une tendance similaire, au cours de la même période, soit une hausse de 3,2% contre 4,3% un an plus tôt.
Par ailleurs, le Conseil a examiné le projet du Rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie au titre de lannée 2012 et a approuvé ledit projet.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant le rythme daccroissement du déficit courant, tout en mettant laccent sur le nécessité dallier les efforts afin de contenir les pressions sur léquilibre du secteur extérieur et les réserves en devises, ce qui exige, en particulier, de prendre les mesures adéquates à même de maîtriser laggravation du déséquilibre de la balance commerciale, et a décidé de maintenir inchangé le taux dintérêt directeur de la Banque Centrale.