La croissance des femmes dans la Tech Industry
Alors que des personnes comme Steve Jobs et Mark Zuckerberg ou encore Devin Wenig d’Ebay sont les icônes d’une industrie technologique dominée par les hommes, nous constatons une croissance rapide du nombre de femmes accédant à des postes réguliers ou même au sommet de la hiérarchie dans cette industrie. Les données des 8 plus grandes sociétés technologiques nous révèlent un taux de 238% de croissance plus rapide que les hommes, et ce, sans aucun signe de ralentissement.
Inspiré par la tendance croissante des femmes dans la technologie, nous avons rassemblé les données provenant de sources de confiance afin de pouvoir observer les femmes qui ont le plus de succès dans cette industrie, leur rôle comme fondatrices, dirigeantes et aussi en capital-risque.
Regardez les faits les plus intéressants dans cette infographie !
Pénurie de femmes dans la technologie : constat, causes et solutions
Dans les pays de l’OCDE, plus de la moitié des diplômes universitaires sont obtenus par des femmes. Toutefois, environ 30 % des diplômes en sciences et technologie sont décrochés par la gent féminine.
Constat
Seulement 26 % des personnes travaillant dans la sphère de la technologie sont des femmes. Déterminée par l’Institut des Statistiques de l’Unesco depuis 2007, cette faible proportion demeure, après une évolution en dents de scie, encore vraie pour l’année 2015. Bien que apte aux études scientifiques, cette minorité de femmes rompues à la technologie a, à la base, bénéficié des conseils, du soutien et des encouragements nécessaires pour achever son parcours scolaire et universitaire. C’est du moins ce qui ressort des témoignages des femmes ingénieures, responsables informatiques et patronnes d’entreprises technologiques, entre autres. Dans son livre intitulé « Parcours de femmes dans les nouvelles technologies », l’ingénieure Sabine Bohnké donne la parole à ses pairs de la gent féminine qui font l’état des lieux et donnent des solutions. En tout état de cause, il importe de généraliser l’assistance aux jeunes filles, élèves ou étudiantes, afin qu’une très grande proportion de femmes se retrouvent dans la sphère technologique à court, moyen et long terme.
Causes
Interrogées sur leur préférence pour les filières autres que la science et la technologie, les élèves et étudiantes laissent souvent entendre que cette recommandation provient des conseillers d’orientation qui ne cessent de leur exposer les embûches sous-jacents et de marteler, entre autres, que la concurrence masculine leur sera quasiment défavorable.
Faut-il, à partir de ces aveux, porter un regard accusateur sur le corps des conseillers d’orientation ? Loin de là, ces professionnels sont, avant tout, des spécialistes qui, en accord avec les enseignants et sur la base de critères bien définis, assurent et coordonnent l’organisation des informations nécessaires aux apprenants en termes de connaissance de soi, de formations et de métiers. Les conseillers d’orientation psychologues portent l’information idoine aussi bien aux familles qu’aux élèves tout en prodiguant les conseils utiles à la réalisation des projets scolaires et professionnels.
En ce qui concerne les recommandations faites aux jeunes filles, les conseillers d’orientation sont les portevoix de l’administration publique, et partant, de toute la société qui, elle-même, se laisse éconduire en interprétant les aptitudes physiques de la gent féminine, et non ses dispositions mentales et intellectuelles. Il suffit de porter un regard inquisiteur pour s’en convaincre.
En amont, dans la cellule familiale, le traitement de la jeune fille n’est pas le même que celui du jeune garçon. Un exemple patent est celui du choix des jouets : la jeune fille reçoit une poupée ou tout autre jouet jugé doux tandis que le garçon peut s’adonner à un jeu plus viril. Jane Hodges, directrice du Bureau de l’égalité entre hommes et femmes à l’OIT, indique que l’écart des proportions entre hommes et femmes en sciences et technologie est dû au partage des rôles et aux attitudes dans différentes sociétés encourageant la gent féminine à embrasser les filières jugées «douces». Ce phénomène se produit aussi bien dans le tiers-monde que dans les pays développés. En 2013, l’Iran a, par exemple, décidé que les femmes seraient exclues de certaines études universitaires telles que celles portant sur la physique-nucléaire et l’ingénierie minière et électrique.
En aval, sans faire exprès, les hautes sphères de décisions émettent d’emblée quelques doutes sur les aptitudes des femmes en technologie. Les recommandeurs s’avèrent avares en éloges et écrivent des lettres relativement moins longues pour les femmes diplômées en sciences et technologies par rapport à celles de leurs pairs du genre masculin. Il s’en suit que les femmes exerçant dans la technologie accèdent difficilement aux postes de responsabilité les plus élevés, pas faute d’aptitudes professionnelles mais par ces attitudes inappropriées des éminents référents. La discrimination subie par les femmes diplômées en sciences et technologie a été révélée par une étude réalisée à l’université de Yale aux États-Unis.
On le voit bien : c’est toute la société qui est concernée.
Solutions
L’univers de la technologie est si dynamique qu’une panoplie d’emplois s’y crée au fil des années. Qu’un plus grand nombre de femmes s’y intéressent sera hautement profitable. Pour en arriver là, toute la société doit s’impliquer.
D’abord en amont, dans la cellule familiale, il importe de réduire sensiblement voire supprimer l’écart de traitement en filles et garçons en leur offrant par exemple les mêmes types de jouets. Bien entendu, on n’ira pas jusqu’à demander au petit garçon de bien vouloir s’amuser avec une poupée alors qu’il n’en a pas envie ! Dans cette perspective, la solution semble venir, au pas de course, du secteur technologique lui-même. Très prisés par les tout-petits, les jouets High-tech tels que les tablettes, les consoles de jeux, s’avèrent unisexes. Les parents doivent pouvoir inculquer à leur progéniture que filles et garçons peuvent exercer les mêmes types de travaux, ou presque.
Ensuite, au niveau des conseillers d’orientations psychologues, les méthodes d’aide à l’orientation scolaire, universitaire et professionnelle des jeunes filles doivent évoluées afin de leur donner les mêmes chances (qu’aux garçons) d’accéder aux emplois technologiques. Lorsqu’elles sont encouragées, les filles réussissent à leurs examens et concours parfois mieux que les garçons.
Enfin, il faut en finir avec les clichés qui existent encore dans la sphère décisionnelle du secteur de la technologie. On se souvient encore de la bourde du PDG de Microsoft, Satya Nadella qui, le 9 octobre 2014 à Phoenix en Arizona, demandait aux femmes du secteur de la technologie de ne pas demander une augmentation de salaire. Bien qu’il se soit rétracté et ait présenté des excuses publiques, ses « conseils maladroits » donnés de surcroît lors d’une manifestation de femmes de la technologie, ont mis à nu un pan non négligeable de la discrimination subie par la gent féminine de ce secteur à savoir l’inégalité du traitement salarial.
Toute la société doit se remettre en cause et porter un regard nouveau sur la femme dans les sciences en général, et dans la technologie en particulier.