Agences de voyages: un secteur au bord du gouffre

 

  Agences de voyages: un secteur au bord du gouffre
    
ftav_logo
TUNIS (TAP) -La Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV) a
tiré, jeudi, dans un communiqué à la presse, la sonnette d’alarme, vu la
situation qui prévaut dans le secteur des voyages, en ce début 2012.

Elle a averti que « les agences de voyages en Tunisie, toutes catégories
confondues et qu’elles que soient leurs spécialités, se trouvent
actuellement, dans une situation de crise aiguë qui pourrait aboutir à
la fermeture de plusieurs dizaines d’entre-elles sur le très court terme
et de plus en plus à moyen terme, si les difficultés qu’elles
rencontrent ne trouvent pas de solutions fermes et radicales. La
fermeture de chaque agence de voyages signifierait la mise au chômage
forcé de ses salariés ».

« Au vu de la situation qui prévaut et face à l’imbroglio
touristico-administratif qui caractérise actuellement le secteur », la
FTAV a décidé la convocation en urgence le samedi 28 janvier 2012, de
ses adhérents (plus de 600 agences de voyages en Tunisie) pour une
réunion de crise.  Après une année 2011, marquée par la chute très
prononcée de l’activité touristique en Tunisie, » les agences de voyages,
maillon fondamental de la chaîne touristique, sont aujourd’hui
confrontées à de nouvelles problématiques considérées comme très graves »
a relevé la fédération.

*Certaines agences ne disposent pas des moyens de leur survie*

M.Mohamed Ali Toumi, président de la fédération, a estimé lors d’une
récente réunion élargie du bureau directeur, que « certaines agences de
voyages, notamment dans la région du Sud-Ouest ne disposaient plus des
moyens vitaux pour assurer leur survie. Malgré les promesses faites par
les gouvernements successifs de transition après la révolution, aucune
mesure de soutien n’a été apportée par l’Etat à ce jour ».

« En conséquence, nombreuses sont les agences qui ne sont plus
aujourd’hui en mesure d’honorer les échéances financières (CNSS, impôts,
leasing).  Compte tenu de la situation, la FTAV va officiellement saisir
le gouvernement pour demander -non pas des annulations- mais des reports
de paiement de ces engagements, afin que les agences puissent disposer
de cash-flow (liquidités) pour s’acquitter en priorité des salaires de
leurs collaborateurs dans, le but de préserver avant tout les emplois »
La fédération a, encore, déploré « la situation tendue qui caractérise
ses relations avec l’administration de tutelle, notamment pour ce qui
concerne la problématique de la caution « ONTT » (qui risque d’entrer en
application le 1^er février 2012) ainsi que celle en rapport avec la
limitation du kilométrage autorisé pour les excursions touristiques qui
touchent les agences spécialisées dans le transport terrestre.

 » Les agences spécialisées dans d’autres créneaux ne sont pas épargnées
par les considérations administratives. Les agences qui organisent les
voyages des tunisiens à l’étranger « l’Outgoing », sont touchées de plein
fouet par la décision de la Banque centrale de plafonner à 10 milions de
dinars (MD), l’enveloppe destinée à l’Inclusive Tour (paiements par les
nationaux de tous les frais de voyage en dinars, en Tunisie) ».

Selon la FTAV cette décision favoriserait « le retour au marché noir et
aux trafics de devises ».

*L’IATA met les billetistes au pied du mur*

Pour leur part, les billettistes font face aux nouvelles conditions
draconiennes imposées par l’IATA (l’Association Internationale du
transport aérien) qui a révisé à la hausse les cautions bancaires. Vu le
climat d’instabilité prévalant dans le pays, l’IATA s’est montré
intransigeante, exigeant désormais des garanties de la part des voyagistes.

De même, les agences spécialisées dans le tourisme d’affaires et de
congrès (MICE) sont confrontées à l’abandon par les entreprises
étrangères de la destination Tunisie pour l’organisation de leurs
événements professionnels (au vu du climat global qui règne dans le pays).

Quant à l’activité des spécialistes des voyages aux Lieux Saints,
celle-ci reste bridée par les restrictions imposées par la SNR (connue
sous le nom de Montazah Gammarth) qui conserve la main-mise sur la Omra
et le Haj.

La FTAV, s’est déclaré « déterminée à faire entendre la voix d’une
profession qui constate avec amertume que la révolution ne s’est pas
encore faite dans son rayon d’activité ».

vous pourriez aussi aimer

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy