Lors de lexamen des dernières évolutions de la conjoncture économique internationale, le Conseil dAdministration de la B.C.T tenu le mercredi 30 janvier 2013 a noté le ralentissement du rythme de la croissance de léconomie mondiale en 2012 avec un taux de 3,2% contre 3,9% une année auparavant et ce, en rapport, surtout, avec les retombées de la crise de lendettement public dans la Zone Euro.
Concernant lannée 2013, la Banque mondiale et le F.M.I ont révisé, en janvier courant, leurs prévisions du taux de croissance attendu pour léconomie mondiale à 2,4% et 3,5%, respectivement et ce, en raison du faible rythme de lactivité dans les pays industrialisés alors que lexpansion économique continuera à se consolider dans les pays émergents et en développement.
Par ailleurs, les marchés financiers internationaux ont connu globalement une évolution positive au début de lannée en cours sous leffet de lapparition de signes datténuation des difficultés budgétaires dans les pays avancés et du maintien par les Banques centrales de ces pays de politiques monétaires propices à relancer lactivité économique.
Concernant léconomie nationale, elle a pu sortir en 2012 de la situation de récession quelle avait connue un an plus tôt et amorcer une reprise économique progressive ayant concerné la plupart des secteurs dactivité, notamment lagriculture et les services, en particulier le tourisme et le transport aérien avec un accroissement des recettes touristique et du nombre de passagers de 30% et 32%, respectivement, ainsi que le secteur des industries non manufacturières dont lindice de la production minière a connu une progression de 11,2% à fin octobre 2012, et à un degré moindre pour lénergie.
Par contre, les industries manufacturières orientées vers lexportation ont enregistré une baisse de cet indice de 1,1% pour les industries mécaniques et électriques et de 3,6% pour le textile et habillement.
Au niveau des équilibres financiers, le Conseil a constaté quun ensemble dévolutions négatives enregistrées au cours de lannée dernière imputables tant de lévolution défavorable de la conjoncture internationale quau climat intérieur des affaires a contribué à exacerber les pressions sur le balance des paiements courants, la hausse du niveau général des prix et laggravation du déficit du Budget de lEtat.
Concernant les paiements extérieurs, les exportations ont subi leffet du repli de la demande extérieure provenant des pays partenaires européens qui ont connu une récession lannée dernière, alors que les importations ont augmenté, surtout pour lénergie, les biens déquipement et les biens de consommation, à un rythme plus rapide.
Ces évolutions ont entraîné un élargissement du déficit commercial de 35% en 2012, contribuant à laggravation du déficit de la balance des paiements courants qui a atteint 8,1% du PIB contre 7,3% une année auparavant. Le financement de ce déficit a été assuré grâce à laccroissement des flux dinvestissements directs étrangers (+85,4%), dune part, et à la mobilisation accrue des crédits extérieurs à moyen et long termes, dautre part, ce qui a favorisé la consolidation des avoirs nets en devises pour atteindre 12.576 MDT ou léquivalent de 119 jours dimportation au terme de lannée 2012 contre 10.582 MDT et 113 jours à fin 2011.
Pour ce qui est de lévolution des prix, le taux dinflation a atteint 5,9% en termes de glissement annuel et 5,6% en moyenne au terme de lannée 2012 contre 3,5% enregistré en 2011. Cette hausse a concerné tous les groupes de produit, surtout les produits alimentaires dont les prix ont augmenté de 8,4% à la fin de lannée précédente.
Sur le plan monétaire, le besoin des banques en liquidités sest progressivement atténué au cours du dernier trimestre de lannée, ce qui a entrainé une baisse de lintervention de la Banque centrale sur le marché monétaire.
Il en est résulté, avec la décision de la Banque centrale de relever son taux dintérêt directeur à fin août 2012, une hausse du taux dintérêt moyen sur le marché monétaire passant de 3,16% en janvier 2012 à 3,98% en décembre de la même année. Au début de lannée en cours, lintervention de la Banque centrale sur le marché monétaire a été ramenée à 3.663 MDT en janvier (contre 4.786 MDT le mois précédent), en rapport avec la rationalisation du refinancement, dune part, et lamélioration de la liquidité bancaire suite surtout à la hausse sensible des dépenses de lEtat, dautre part. Aussi, le taux dintérêt moyen sur ce marché a-t-il augmenté pour atteindre 4,25% au cours du même mois.
Concernant lactivité du secteur bancaire, elle a été marquée par la hausse de lencours des dépôts en 2012 à un rythme plus rapide que celui enregistré lannée précédente (10,8% contre 5,1%) concernant, surtout, les certificats de dépôts et les dépôts à vue. Par contre, les concours à léconomie ont connu une décélération de leur rythme de progression (8,7% contre 13,4% en 2011) notamment pour les crédits à moyen terme en relation avec le ralentissement des investissements privés.
A la lumière de ces évolutions, et tout en observant les signes de reprise de lactivité économique à un rythme encourageant dans certains secteurs, dune part, et la persistance des pressions sur les équilibres financiers intérieurs et extérieurs, dautre part, le Conseil insiste sur la nécessité den combattre les sources et recommande plus de vigilance et de mettre en uvre les mesures indispensables au maintien de ces équilibres à des niveaux soutenables, conditions nécessaires à la relance de linvestissement, de la croissance et de lemploi, ainsi quau rétablissement de la stabilité économique et financière, et décide de maintenir inchangé le taux dintérêt directeur de la Banque centrale.