La santé au cœur d’une coopération transfrontalière renforcée en Afrique du Nord
Tunis, 20 février 2025 – Face à l’augmentation des maladies transmissibles le long des routes migratoires, les professionnels de la santé et de la migration ont appelé à une meilleure intégration de la santé dans les protocoles de gestion des frontières. Cet appel a été lancé lors d’un atelier organisé par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) les 18 et 19 février 2025 à Tunis, réunissant des responsables de la santé et des frontières de l’Algérie, de la Libye et de la Tunisie.
Ces dernières années, les pays d’Afrique du Nord ont été confrontés à des épidémies de tuberculose, de rougeole et d’infections respiratoires aiguës, notamment le long de la route migratoire de la Méditerranée centrale. Ces défis sanitaires ont mis en lumière la nécessité d’une collaboration régionale pour renforcer la surveillance des maladies et améliorer la gestion des frontières.
Un atelier pour renforcer la coopération transfrontalière
L’atelier, qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative régionale de l’OIM sur la surveillance des maladies transfrontalières lancée en 2024, a rassemblé une cinquantaine de participants. L’objectif était de renforcer les capacités des pays en matière de coordination sanitaire et de gestion des flux migratoires, tout en garantissant la protection des droits des migrants.
Le Dr. Michela Martini, spécialiste régionale de la santé dans le contexte migratoire pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a souligné : « La collaboration transfrontalière est essentielle pour améliorer la surveillance et la réponse aux maladies, tout en assurant des voies de migration régulières et sécurisées. »
Des recommandations pour une gestion intégrée des frontières
Les discussions ont permis d’identifier plusieurs axes prioritaires, notamment :
- L’adoption d’une approche intégrée : Combiner gestion des frontières et surveillance sanitaire pour une réponse plus efficace aux crises.
- Le renforcement de la résilience : Améliorer la préparation des pays face aux défis de santé publique et migratoires.
- La mise en œuvre d’outils existants : Utiliser le Cadre de Gestion de la Santé, des Frontières et de la Mobilité (GSFM) de l’OIM et le Règlement sanitaire international (2005) pour harmoniser les pratiques.
Les participants ont également convenu de lancer des initiatives conjointes, telles que des formations transfrontalières et l’élaboration d’un plan d’action prioritaire pour renforcer la surveillance des maladies et la coordination sanitaire aux frontières.
Vers un système de santé régional résilient
Cet atelier a permis de poser les bases d’un système de santé régional plus résilient, capable de répondre aux défis sanitaires et migratoires. « En renforçant la préparation et la communication dans un contexte de crise, les pays voisins peuvent travailler ensemble pour prévenir les épidémies et préserver la santé publique pour tous », a conclu le Dr. Michela Martini.
L’événement, soutenu par le Ministère des Affaires étrangères de l’Italie et du Danemark, témoigne de l’engagement des partenaires internationaux à accompagner les pays d’Afrique du Nord dans leurs efforts pour une gestion plus efficace des frontières et des enjeux sanitaires.
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