Quels sont les métiers de la tech les mieux payés en 2023 ? (Étude)

Quels sont les métiers de la tech les mieux payés en 2023 ? (Étude)

The Product Crew a mené une étude sur les salaires de la tech en 2023. À l’initiative du projet, une communauté de plus de 10 000 membres des domaines du design, du product, de l’engineering ou encore de la data, et plus de 400 entreprises partenaires, avec la volonté de faire émerger les tendances actuelles du marché. Pour cela, plus de 2 000 personnes issues des secteurs clés de la tech sur l’ensemble du territoire français ont été interrogées sur leur profil, leur rémunération, ainsi que sur l’organisation et leur temps de travail.

Quels sont les profils interrogés ?

Cette « grande enquête » sur les salaires de la tech concerne un panel de plus de 2 000 personnes, réparties majoritairement dans les domaines du product (42 %), du design (29 %), de l’engineering (16,6 %) et de la data (6,5 %). Près de 60 % sont des hommes,  40 % des femmes. 29 % des sondés ont entre 0 et 2 ans d’ancienneté, 34,7 % entre 3 et 5 ans, 22,5 % entre 6 et 9 ans et 13,8% ont plus de 10 ans d’activité. Plus de 62 % des participants à l’étude travaillent à Paris ou en région parisienne, tandis que les 38 % restants exercent en province.

Les startups et scaleups représentent environ la moitié des structures professionnelles où travaillent les personnes sondées. Structures qui comptent, pour 50 % d’entre elles, de 11 à 200 salariés. Enfin, le SaaS/Cloud Services, les agences de conseil et la Fintech sont les secteurs d’activité qui regroupent le plus de participants à l’enquête : près de 400 pour ces trois moteurs.

Comment évoluent les salaires dans la tech en 2023

Après une période d’hyper-croissance, la tendance est à la stabilité et à la rentabilité dans les entreprises de la tech. Nombreuses sont celles, parmi les grands groupes, à avoir procédé à des réductions d’effectifs. Mais c’est surtout un secteur en plein changement, fait de grandes disparités.

Selon les secteurs d’activité, le salaire brut annuel varie également : le SaaS et la Fintech font partie des domaines les plus rémunérateurs – en moyenne 62 400 et 63 000 € brut annuels – tandis que l’IT (48 140 €) et l’accompagnement d’entreprises (50 120 €) ferment la marche. Et c’est au sein des early stage startups et des scaleups qu’on trouve les salaires les plus élevés, avec une rémunération moyenne de plus de 60 000 € brut annuels.

Mais la première différence véritablement notable concerne les salaires entre les femmes et les hommes. En moyenne, dans la tech, les femmes gagnent annuellement 6 000 € brut de moins que leurs confrères. Parallèlement, l’expérience « influe fortement » sur le salaire : la différence moyenne annuelle entre un profil junior et un profil senior est de 33 000 €.

Enfin, la localisation joue aussi un rôle important. Si la France est très en retard au niveau salarial sur la zone Europe (plus de 9 000 € d’écart avec la région française la plus rémunératrice), c’est du côté des régions niçoise et parisienne qu’il faudra aller chercher les plus hauts salaires, avec des rémunérations moyennes annuelles respectives de 62 050 € et 58 990 €. En comparaison, dans les régions de Bordeaux et de Rennes, les salaires moyens de la tech sont les plus bas de France : 51 620 € et 49 950 € brut.

La rémunération dans les métiers du design

La grille de salaires des métiers du design est la plus basse du secteur de la tech. Selon les postes, la rémunération moyenne oscille entre 42 000 et 51 700 € brut, en omettant le rôle de head of design (plus de 74 000 € brut annuels en moyenne). À noter que chez les UX writer et UX designer, l’étude dévoile que les salaires des femmes sont légèrement plus élevés que ceux des hommes : 42 300 et 46 800 € brut pour les writers et designers masculins, contre 46 700 et 47 500 € brut chez les writers et designers féminines.

Seul problème, les salaires ne sont pas à la hauteur, estime un product designer interrogé par l’étude.

L’expérience va surtout jouer un rôle très important dans les salaires des métiers du design : un UX/UI designer va par exemple gagner en moyenne un peu moins de 35 000 € brut lors de ses deux premières années, alors qu’il peut en espérer 42 500 après 3 à 5 ans d’expérience, et plus de 52 000 au-delà de 5 ans. Un ou une user researcher peut voir son salaire presque doublé entre sa première et sa neuvième année dans le métier (de 39 000 € à 74 OOO € brut).

La rémunération dans les métiers du product

Dans les métiers du product, les postes de chief product officer (97 000 € brut par an) et head of product (76 000 € brut par an) sont les mieux payés. D’ailleurs, les femmes CPO gagnent en moyenne annuellement près de 13 000 € brut de plus que les CPO hommes. Pour des postes plus communs, on notera le salaire moyen d’un product owner à presque 46 000 € annuels, celui d’un product builder à 47 890 €, ou celui d’un product analyst à 58 250 €.

Une tendance se dégage au sein des métiers du product : la capacité des PME à mieux rémunérer certains postes que dans des structures où les salaires sont habituellement plus haut, comme les startups ou scaleups. En effet, les rôles de product owner, product marketer et product ops sont en moyenne mieux payés en PME que dans d’autres structures.

La rémunération dans les métiers de l’engineering

Le secteur de l’engineering montre d’importantes disparités salariales selon la spécialisation des développeurs. Un développeur front-end va, en moyenne, gagner 42 730 € brut par an, quand un développeur mobile aura une rémunération annuelle de plus de 59 000 € brut. Quant au début de carrière, les salaires varient entre 32 670 € pour un développeur back-end junior et 37 880 € pour un développeur full stack junior.

Cependant, un développeur back-end aura plutôt intérêt à se tourner vers le secteur public pour espérer obtenir une meilleure paie, tout comme un développeur mobile ou front-end. Pour ces métiers, les disparités salariales liées au sexe semblent moins importantes : une développeuse back-end gagne en moyenne plus qu’un développeur back-end, tandis qu’un développeur front-end est mieux payé qu’une développeuse front-end.

Ce n’est plus l’heure de poser sa démission pour aller chercher des augmentations de salaire, juge un développeur front-end senior.

La rémunération dans les métiers de la data

Pour les métiers de la data, les rôles sont moins nombreux et, par conséquent, les disparités dans la rémunération sont moins importantes. Voici les salaires moyens donnés par The Product Crew dans son étude :

  • Data analyst : 50 730 € brut par an, 45 330 € en junior.
  • Data scientist : 52 210 € brut par an, 48 360 € en junior.
  • Data engineer : 57 180 € brut par an, 42 750 € en junior.

Ralentissement fort sur les postes en data science, mais une demande toujours forte sur la partie data engineering, déclare un data scientist en startup.

Si les startups s’alignent sur le salaire moyen, il faudra peut-être se tourner vers les scaleups pour trouver des rémunérations un peu plus élevées, notamment pour les data scientists et engineers. Et, plus globalement, les femmes restent moins bien payées sur ces trois postes, avec des écarts moyens allant de 500 à 5 000 € brut annuels.

Un marché « incertain », mais des secteurs moteurs

Pour les participants à l’étude de The Product Crew, constat est fait d’un « marché un peu morose », « sensible et incertain », qui favorise les freelances au détriment des emplois longue durée. Pour ce data analyst freelance, « le marché de l’emploi dans la tech fait penser à une grosse bulle spéculative qui n’a pas encore explosé ». Un développeur front-end ajoute :

Les annonces de gel des embauches et plans de licenciement partout dans la tech ne sont pas rassurantes.

Une des raisons qui explique notamment que près des deux tiers des participants à l’enquête pensent changer d’emploi au cours des douze prochains mois (28,8 % en sont sûrs, 35,5 % l’envisagent). Cependant, certains secteurs sont en plein essor et sont moins frileux à l’embauche, notamment dans l’IA, la cybersécurité ou encore l’IOT (objets connectés).

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