Le président du Tunisian textile intelligence Group, François Limantour, a fait valoir que les conditions logistiques, en Tunisie, (transport, production, outils..) concernant le textile et l’habillement « sont bonnes ».
Toutefois, au vu du nouveau contexte mondial caractérisé par l’exacerbation de la concurrence, il est impératif de passer au stade de l’excellence de ces conditions.
« Celui qui gagne la bataille est celui qui est le plus rapide et le plus performant », a-t-il ajouté, lors d’une conférence « sur la logistique, facteur de compétitivité du secteur textile-habillement », tenue mardi à la Maison de l’Exportateur, à Tunis.
Un Benchmarking a révélé que le coût de la logistique en Tunisie reste élevé. Celui-ci s’élève à 20% du PIB, soit un coût de l’ordre de 10 milliards de dinars en 2012, contre 15% en Turquie et entre 7 et 10% pour les pays européens.
A l’échelle mondiale, selon le rapport Doing Business pour l’année 2012, sur la logistique, la Tunisie occupe le 46ème rang avant la Turquie (71ème) et le Maroc (94ème).
En dépit de ce résultat, les entreprises nationales affirment, selon une enquête, réalisée par le Centre de Promotion des Exportations (CEPEX), que « la logistique coûte de plus en plus chère ».
Elles déplorent, en outre, la longueur des délais, le manque de transparence au niveau de l’environnement administratif de la logistique, l’organisation « peu efficiente » de la chaîne, une concurrence réduite et une infrastructure logistique inadaptée.
Pour répondre aux attentes des entreprises, les experts ont recommandé de réorganiser, dans l’immédiat, la chaîne logistique au port de Radès (Tunis) qui représente 85% du flux « conteneurs » et presque 100% du flux
« remorques ».
M. Abdellatif Hammam, PDG du CEPEX, a ajouté qu’il faut décongestionner le port de Radès en créant des « ports secs » dans la continuité des zones industrielles, sachant que la congestion coûte actuellement pour le pays 1 million de dinars par jour.
A moyen et long termes, il est recommandé de doter le pays d’un port de transbordement en eau profonde. Ceci permet un gain de 800 dollars par conteneur à l’import comme à l’export.
Etant donné que la logistique touche toute la chaine de production du textile et habillement, les délais de fabrication doivent être également écourtés.
En Tunisie, cela demande entre 10 et 12 jours alors qu’au Maroc et en Turquie la livraison du produit fini prend 3 à 4 jours. Selon M.Neffâa Ennaïffer, PDG, Tuniso-Française de Commerce Extérieur (TFCE) Group, les entreprises du textile ont beaucoup à faire pour pouvoir gagner de nouvelles parts de marchés.
Les pouvoirs publics, doivent, de par leur position, soutenir l’effort de l’entreprise pour sortir de l’ornière de l’instabilité, moyennant la simplification des procédures administratives, la mise en place de mécanismes de financement incitatifs et la création de filières spécialisées respectueuses de l’environnement.