Selon un communiqué de cette agence de notation financière internationale, « la révision de la perspective reflète la tendance àlaffaiblissement de la note souveraine de la Tunisie(« BBB-« /Négative) ainsi que la volonté implicite de lEtat dapporter son soutien, entemps et en heure, à la CPG et au GCT ».
Lagence estime que la baisse éventuelle de la note souverainetunisienne pèsera sur les notes de la CPG et du GCT. Néanmoins lagarantie souveraine accordée à une partie de la dette de ces entreprises, renforce leur profil de notation .
Le profil de crédit intrinsèque des deux entreprises pâtit dans une certaine mesure de leur séparation en deux entités juridiquesdistinctes, intervenant de façon séparée dans la chaîne de valeur de lindustrie des engrais.Lintégration verticale est souvent considérée comme un facteur de notation positif.
Alors que la CPG, lentreprise à plus forte marge, pourraitapprovisionner le GCT à des prix favorables, du fait de leurs liensactionnariaux, cette possibilité reste incertaine, car la CPG a besoin de financer son propre plan dinvestissements et sa liquidité dans uncontexte économique et un environnement financier difficiles.
La CPG et le GCT ont pu maintenir un profil de crédit adéquat en 2011,malgré une baisse importante de la production et une rentabilitéréduite, et affichaient une situation de trésorerie nette à fin 2011.
Toutefois, leur trésorerie devrait se détériorer en 2012, le chiffredaffaires restant grevé par une production toujours en deçà des niveauxhistoriques et par lexécution du plan dinvestissement.
En outre, lEtat actionnaire devrait continuer à prélever des dividendesélevés tant sur la CPG que sur le GCT.
Les dividendes distribués par chacune de ces sociétés se sont montés respectivement à 160 Millions de dinars (MD) et 330 MD en 2012, mettanten péril la trésorerie des deux entreprises en cas ou de nouveaux obstacles vont surgir à la production.
« Fitch Ratings » sattend pour 2012 à une amélioration de la production de phosphate de 30% par rapport à 2011, soit 3 millions de tonnes (mt),un niveau qui demeure en deçà des niveaux historiques, et le volume des ventes devrait être soutenu par les stocks disponibles de phosphate.
Lagence indique également le maintien dun niveau de production inférieur à 5 mt/ an, se traduira par un épuisement des stocks dephosphate et entraînera des perturbations de lapprovisionnement en 2014/2015.
La CPG continue de bénéficier de prix favorables pour le minerai de phosphate autour de 125 dollar américain USD/t en 2012, ce qui devraitsoutenir la rentabilité.
Lagence estime que les ventes de la CPG en 2012 devraient atteindre 4,2 mt, soit une augmentation de 27% comparé à 2011 et un chiffre daffairesen hausse de 26%.
Néanmoins, en 2013 compte tenu des anticipations de baisse des prix, la croissance du chiffre daffaires dépendra entièrement du pleinrétablissement du niveau de production.
La CPG poursuit son programme dinvestissements destiné à accroître sescapacités dextraction de phosphate de 1 mt à partir de 2015 et de 2,5mt supplémentaires à partir de 2015 pour un coût total estimé à 540 Mio TND entre 2013 et 2016.
Le ratio de dette nette ajustée de la CPG est négatif, et lagence estime que les investissements prévus ne devraient pas altérer le profilde crédit de la société, sauf si la production ne retrouve pas un niveau normal.
Compte tenu de laffaiblissement continu des marges et dun cash flowlibre très négatif en 2012, lagence sattend à ce que le GCT perde sasituation de trésorerie nette.
Le chiffre daffaires du GCT devrait progresser de 17%, toutefois larentabilité dexploitation sera tendue en raison des prix de matièrespremières élevés.
Le GCT continue la construction dune unité de production de TSP à Mdhilla pour un coût total de 530 Mio TND et réalise desinvestissements de mise à niveau en matière environnementale chiffrés à 310 Mio TND.
Lagence sattend à une hausse de lendettement en 2012.
Les notes des deux sociétés restent limitées par labsence de diversification et le caractère cyclique du marché agricole mondial quiest tributaire daléas climatiques et géopolitiques.
Les notes prennent également en compte lexposition aux prix mondiaux des matières premières et à la parité de change entre le dollar desEtats-Unis et le dinar tunisien.
Pour FITCH, les facteurs susceptibles dentraîner une modification des notes individuellement ou collectivement sont un abaissement de la notesouveraine tunisienne et un désinvestissement de lEtat tunisien.