La réunion tenue par la délégation gouvernementale, au siège de la faculté des sciences de Gafsa, avec les représentants de différents secteurs de la région, a été boycottée par les représentants dun nombre important de partis politiques et dorganisation de la société civile (31 partis et associations), ainsi que ceux de lUnion régionale du travail (URT), en signe de protestation contre les mesures accompagnant lorganisation de la réunion.
La délégation du gouvernement est composée des ministres de lIntérieur, de lIndustrie, de lAgriculture, de lEnvironnement et de la réforme administrative et des Relations avec lAssemblée nationale constituante, et du ministre conseiller chargé des Affaires économiques.
Au nom de la délégation, le ministre conseiller chargé des Affaires économiques, Ridha Saïdi, a passé en revue les projets programmés.
Il a fait remarquer quils ont été définis en tenant compte des priorités de développement de la région et des principales revendications, expliquant que la préparation du projet de budget de lEtat pour lannée 2013 sera précédée par une large consultation régionale et locale.
Le ministre conseiller a, en outre, expliqué que les mesures prioritaires sont, notamment, la création de zones industrielles.
A cet effet, 24 MDT sont consacrés à laménagement de 40 ha de zones et despaces industriels, alors que 54 MDT doivent servir à la promotion du système de lenseignement supérieur, dans la région, en plus de la programmation dune zone industrielle, à Gafsa-Ksar et une autre pour accueillir les projets relatifs au tourisme de santé.
Le reste des investissements sont consacrés au secteur de la santé (MDT), la réhabilitation de quartiers populaires (42 MDT), la protection des villes contre les inondations (11 MDT), lextension et la rénovation du réseau dassainissement (54 MDT), en plus dautres projets dans les secteurs de la jeunesse et des sports, de lenseignement et de la formation professionnelle, de linfrastructure de base, de laction sociale et de la culture.
Le ministre de lAgriculture, Mohamed Ben Salem, a affirmé que plus de 47 millions de dinars ont été consacrés au secteur dans le cadre du budget de lannée 2012, outre 7.4 MDT pour lextension et lamélioration du réseau dapprovisionnement en eau potable, notamment, dans les zones rurales.
De son côté, le ministre de lIntérieur, Ali Laaraydh, a affirmé que les structures locales et régionales assument une responsabilité considérable sagissant de la réussite des programme socio-économique du Gouvernement provisoire, soulignant limpératif quil y a à associer toutes les parties politiques et sociales à la mise en place des principaux axes de laction de développement dans les régions.
Sur un autre plan, le ministre de la réforme administrative, Mohamed Abbou a indiqué que les services de son département se penchent actuellement sur le dossier des ouvriers de chantiers et des secteurs précaires, lobjectif étant de lutter contre les abus enregistrés lors des années écoulées et de mettre en place des mécanismes de contrôle sur laccès à la fonction publique.
Des groupements de services administratifs seront créés prochainement, à Oum Laarayes, Redayef et à Belkhir, a-t-il annoncé, indiquant quune loi sur le recrutement dans la fonction publique de lannée 2012, sera adoptée au cours de la semaine prochaine.
Pour sa part, le ministre de lIndustrie, Mohamed Amine Chakhari a indiqué que les projets industriels qui seront réalisés par le secteur public dans la région de Gafsa, notamment le secteur des phosphates et la production des engrais sélèvent à 700 millions de dinars en 2012.
Le ministre du transport, Abdelkarim Harouni a relevé, de son coté, que la région de Gafsa bénéficiera au titre de lannée 2012, du projet de rénovation du réseau ferroviaire, en plus de 11 nouveaux bus pour renforcer le parc du matériel roulant dont dispose la société régionale de transport.
Il a annoncé la programmation du projet de création dun centre dexamen pour loctroi des permis de conduire dans la ville de Métlaoui.
Mamia El Benna, ministre de lEnvironnement a rappelé que la question de lenvironnement demeure préoccupante pour lEtat notamment dans le bassin minier, précisant que les interventions opérées par la compagnie de phosphates Gafsa et du groupe chimique tunisien en matière de lutte contre la pollution industrielle est «conjoncturelles et napportent pas de «solutions radicales» au problème.
Des programmes ont été élaborées à cet effet, a-t-elle précisé, faisant état de difficultés dordre financier qui entravent lexécution de ces projets.
Les citoyens qui ont assisté à la réunion ont soulevé plusieurs questions relatives à lemploi, à la lutte contre la corruption, au développement des zones rurales et au problème de leau dirrigation.
Des partis politiques et des organisations de la société civile ont boycotté la réunion.
Un communiqué commun à 31 organisations et partis politiques avait critiqué «la manipulation faite au niveau des invitations adressées aux représentants de la société civile avec lobjectif dexclure nombres dentre eux de manière à assurer une présence massive des partisans du mouvement Ennahdha».
Le communiqué dont une copie est parvenue à lagence TAP indique que «des personnes étrangères à lorganisation de la réunion et aux forces de sécurité ont filtré lentrée de la salle, refusant laccès à des invités pourtant munies de leur carte dinvitation».
Les signataires du communiqué dénoncent«les agressions physiques et verbales à légard des représentants des partis politiques et des associations, soulignant que ce comportements est contraire aux objectifs de la révolution et vise à reproduire la dictature sous couvert de la légalité».
Dautre part, lunion régionale du travail (URT) a critiqué linterdiction faite à ses représentants daccéder à la salle de la réunion dune manière qualifiée «dhumiliante», bien quils aient contacté les responsables régionaux (le gouverneur et le premier délégué), pour intervenir et résoudre le problème.
Dans un communiqué dont une copie est parvenue à la TAP, lURT « impute la responsabilité des ses actes humiliants, subies par ses représentants, aux responsables nationaux et régionaux, mettant en garde contre les graves conséquences pour la région ».
En outre, lURT souligne «quelle demeure une partie fondamentale et un partenaire actif dans tout ce qui concerne les affaires publiques de la région».
Elle exprime sa ferme condamnation de ce quelle considère comme «des pratiques irresponsables qui sont de nature à ternir lambiance générale et à approfondir la tension sociale dans la région».