L’intégration économique Maghrébine, une première mesure post Covid-19 pour le développement des économies de cette région 

L’intégration économique Maghrébine, une première mesure post Covid-19 pour le développement des économies de cette région 

Le cout du « non-Maghreb » a été estimé par plusieurs économistes et agences spécialisées á maintes reprises à 1 voire 2% du volume du PIB de ces économies.

Il est également important de rappeler que la zone de l’Union du Maghreb Arabe est la zone économique la moins intégrée à travers le monde entier et ce, malgré la multitude d’accords commerciaux de libre échanges, d’accords de libre circulation et de liberté d’implantation bilatéraux signés entre les cinq pays composant cet espace.

Les échanges commerciaux bilatéraux entre ces pays restent très limités et en deçà des réelles capacités des machines de production dans ces pays, ni des capacités de consommation encore tributaires des importations auprès des autres espaces économiques dans le monde, en particulier de l’Union Européenne.

Le volume des investissements directs inter-régionaux et propres à ces pays sont également très faibles. Résultats des courses, l’UMA reste encore la plus petite communauté économique en Afrique par rapports aux autres communautés Africaines (CEN-SAD, COMESA, CAE…) et son développement marque encore le pas.

La crise du Covid-19 que nous traversons actuellement, a démontré, et cela est vrai dans tous les économies mondiales qu’avec avec les fermetures des espaces et territoires, que la panacée et le sauvetage des économies ne pourra se faire et ne pourra aboutir que sur la base et au départ, du développement des échanges avec l’espace naturel auquel l’économie appartient.

Les mesures de relances des économies européennes à titre d’exemple, ont été élaborées selon une vision nationale en premier lieu, et selon une vision intercommunautaire en second lieu.

La création du fonds de relance européen pour aider les pays les plus touchés par la crise du Covid-19 est le meilleur exemple á cet égard. Les mesures prises par le Président Trump pour relancer l’économie américaine défient toutes les règles de l’orthodoxie libérale sur lesquelles se base l’économie américaine.

Ces mesures viennent s’ajouter au déjà très controversé programme économique « America First » lancé par le Président Trump après sa victoire aux élections !

Le lancement de la Banque Intermaghrébine pour le Commerce et l’Investissement fut une excellente décision prise pour dynamiser l’ouverture mutuelle des économies de ces pays, mais les résultats tardent encore à donner leurs fruits et des mesures additionnelles pour booster l’intégration deviennent de plus en plus urgentes.

Les décideurs dans les pays Maghrébins doivent convenir et en urgence sur des politiques communes de rapprochement de leurs économies. Une politique d’attractivité et de renforcement de cette zone est plus que jamais une nécessité pour redynamiser des économies en souffrance dans cette région. Les éventuelles politiques de rapprochement économique dans ce sens pourraient donner le plus à celles-ci.

Le secteur privé doit être le moteur de tout projet d’intégration économique, mais les pouvoirs publics et gouvernements de ces pays doivent également prendre leurs responsabilités pour faciliter ce but. L’élimination des barrières non-tarifaires doit être au cœur des actions futures. Encore plus des incitations visant l’intégration économique doivent être prises conjointement par ces pays.

Parmi les mesures que l’on propose, et qui ne s’opposent à aucun des engagements internationaux de ces pays consiste dans le relèvement du taux de préférence pour l’achat des produits locaux dans le cadre des marchés publics (s’élevant actuellement respectivement á 10% en Tunisie, 15 % en Algérie et a 25% au Maroc) pour le porter unilatéralement dans l’ensemble de ces pays a 20 % pour les produits d’origine nationale et á 15% pour les produits d’origine maghrébine).

Une telle mesure en plus de l’encouragement des achats intermaghrébins, inciterait l’implantation des entreprises étrangères en quête du développement de leurs ventes sur l’ensemble de la région en considérant cette zone comme un ensemble économique intégré.

Des avantages financiers pour la réalisation de projets mixtes, en particulier dans les zones frontalières défavorisées sont également une des propositions urgentes pour développer les investissements mixtes et encourager l‘intégration maghrébine recherchée.

A défaut de vraies mesures de convergence et de complémentarité économique, le projet de l’UMA ne restera qu’un rêve dans la tête des millions de Maghrébins qui attendent sa concrétisation, voir un mirage parmi d’autres mirages du beau désert qui regroupe ces pays. Il est grand temps de redémarrer ce projet d’intégration maghrébine, au moins dans sa composante économique !

Par Jalel Tebib

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