La Zlecaf pourrait augmenter les revenus des pays africains de 571 milliards $ d’ici 2035

La Zlecaf pourrait augmenter les revenus des pays africains de 571 milliards $ d’ici 2035 

Les projections prennent en considération les avantages supplémentaires découlant de l’augmentation des IDE et de l’harmonisation des politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle.  

La mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait accroître les revenus des pays africains de 9 %, soit 571 milliards de dollars, et contribuer à sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035, selon une étude publiée le 30 juin dernier par la Banque mondiale.  

Intitulée « Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine :Tirer  profit du commerce et de l’investissement direct étranger pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté » (Making the Most of the African Continental Free Trade Area : Leveraging Trade and Foreign Direct Investment to Boost Growth and Reduce Poverty), l’étude rappelle qu’un précédent rapport de la Banque mondiale publié en 2020 avait estimé que la Zlecaf pourrait augmenter les revenus régionaux de 7 %, soit 450 milliards de dollars, et réduire le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté de 40 millions, d’ici 2035.

Le nouveau rapport, réalisé en partenariat avec le secrétariat de la ZLECAf, prend en considération des avantages supplémentaires qui découleraient de l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE) – tant des pays africains que de l’extérieur- que l’accord commercial devrait générer, notant que « la ZLECAf a le potentiel d’encourager les IDE nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des matières premières ».

Le nouveau rapport modélise également ce qui se passerait si l’accord était élargi, comme prévu, pour harmoniser les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle. « Une intégration plus poussée dans ces domaines permettrait de créer des marchés équitables et efficaces, d’améliorer la compétitivité et d’attirer encore plus d’investissements directs étrangers directs en réduisant les risques liés à l’évolution des réglementations et des politiques », indiquent les auteurs du rapport. 

Augmentation de 109 % des exportations intra-africaines

Ce scénario impliquant une augmentation des IDE et une harmonisation des politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle « permettrait de réaliser des gains de revenus de 9 %, soit 571 milliards de dollars, et de sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035 », pronostique la Banque mondiale.  

L’entière mise en œuvre de l’accord commercial permettrait également de créer près de 18 millions d’emplois supplémentaires, dont beaucoup seraient mieux rémunérés et de meilleure qualité, avec des avantages plus importants pour les femmes.

Les salaires des femmes devraient être supérieurs de 11,2 % en 2035 par rapport au niveau de salaire en l’absence de l’accord, dépassant la croissance de 9,8 % des salaires des hommes.

L’étude souligne d’autre part, que l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32 % d’ici 2035, avec une augmentation de 109 % des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés. Tous les pays d’Afrique devraient voir leurs exportations intra-africaines augmenter, notamment la Tunisie (165 %), le Cameroun (144 %), le Ghana (132 %), la Tanzanie (126 %) et l’Afrique du Sud (61 %).

Avec la réduction des obstacles au commerce et à l’investissement, les secteurs d’exportation susceptibles de connaître la plus forte croissance sont le textile-habillement, les produits chimiques, le caoutchouc et le plastique, ainsi que les aliments transformés.

« La ZLECAf arrive à un moment critique où la coopération régionale est nécessaire pour faire face aux risques aggravés et renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement, afin de soutenir une croissance verte, résiliente et inclusive en Afrique », a déclaré Mari Pangestu, directrice générale en charge des politiques de développement et des partenariats à la Banque mondiale, citée dans l’étude.  

Et d’ajouter : « il appartient maintenant aux Etats membres de conjuguer leurs efforts pour faire de la ZLECAf une réalité et bénéficier de ses nombreux avantages, particulièrement de réduire les obstacles au commerce et à l’investissement, de renforcer la concurrence et de veiller à ce que les marchés fonctionnent de manière équitable et efficace grâce à des règles claires et prévisibles ».

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