Dans son rapport de Novembre 2012 sur « les perspectives économiques régionales de la région MENA », le FMI prévoit un taux de croissance de 3,6% du PIB pour la région MENA, en 2013, alors que les projections d’octobre 2011 étaient établies à plus de 4%.
A l’échelle mondiale le FMI indique dans son rapport présenté dans le cadre d’une conférence, organisée mercredi par le FMI et la Banque centrale de Tunisie (BCT) sur le thème « les perspectives économiques de la Tunisie », que les risques baissiers du PIB s’intensifient, tablant sur un taux de croissance de 3,6%, en 2013, contre des prévisions de 4,1% établies en Avril 2012. Pour 2012, le rapport estime que la croissance mondiale progressera modérément à un taux de 3,3%.
Concernant la Tunisie, le FMI prévoit un taux de croissance de 2,5% à 3% pour 2012 et de 3,3% à 3,5% pour 2013.
Il convient de rappeler qu’en Août 2012, l’institution de Bretton Woods a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la Tunisie, en 2012, à 2,7% contre 2,2% auparavant.
Présentant les résultats du rapport, M.Amine Mati, chef de mission pour la Tunisie au département du Moyen Orient et Asie centrale, au FMI, a fait savoir que ces révisions à la baisse s’expliquent essentiellement par des facteurs internes (instabilité politique, augmentation des subventions, besoins de financement grandissants ) et externes liés, pour l’essentiel à la récession dans la zone Euro et au renchérissement des produits alimentaires et énergétiques.
L’expert a tenu à préciser, dans ce cadre, qu’un point de croissance de moins en Europe coûte à la Tunisie environ 0,6 % du PIB et qu’une hausse de 10% du prix des produits alimentaires sur le marché international fait augmenter de 0,4% le déficit commercial du pays.
Le rapport a révélé en outre, un creusement des déficits budgétaires et courants des pays de la région MENA ainsi qu’un rétrécissement de leurs marges de manuvres budgétaire et de change.
Les prévisions du FMI tablent sur un déficit budgétaire de la Tunisie de l’ordre de 7% en 2012, contre 3% en 2011, expliquant cette aggravation par l’augmentation des dépenses publiques, surtout celles consacrées aux subventions notamment des produits alimentaires et des hydrocarbures.
Evoquant les perspectives de la région, M.David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI a indiqué que « le FMI s’attend pour 2013 à une reprise modérée de l’ensemble de la région, ce qui est encourageant, a-t-il dit, mais insuffisant pour accélérer la croissance et résorber le chômage, estimé à 17,6% en Tunisie et se situant entre 20 et 25% dans la région MENA ».
Il a recommandé, à cet effet, de dynamiser le secteur privé, de renforcer l’intégration commerciale de la région, d’améliorer le fonctionnement des marchés de travail, d’adapter les systèmes éducatifs aux besoins du secteur privé, d’améliorer la gouvernance des entreprises et de faciliter l’accès au financement.
Il importe, en outre, de mettre en place un système efficace de protection sociale à l’intention des plus démunis, d’améliorer la qualité des investissements publics et d’élargir l’éventail d’instruments de politique monétaire à moyen terme. L’objectif recherché est de permettre au secteur privé d’alimenter une croissance énergique et génératrice d’emplois. Le responsable a fait état de la disposition de son institution à apporter son concours financier à la Tunisie, comme il l’a fait avec certains pays de la région ( Jordanie, Maroc, Yemen), pour peu que le gouvernement tunisien manifeste son intérêt.
Pour sa part, M.Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT, a indiqué que « si les réformes nécessaires sont engagées à temps, les risques baissiers de croissance, pleinement identifiés par le FMI, pourraient être dispersés par un meilleur partenariat public-privé ».