Huile d’olive : Le Maroc vise un record de production en 2025 et profite de l’aubaine Trump pour conquérir les États-Unis

RABAT – La filière oléicole marocaine s’apprête à vivre une année historique. Grâce à des conditions climatiques favorables, le Royaume prévoit de plus que doubler sa production d’huile d’olive en 2025, atteignant 200 000 tonnes. Une manne inédite qui arrive au moment où les nouveaux droits de douane de l’administration Trump offrent au Maroc un avantage compétitif inattendu sur le lucratif marché américain.

Une production record qui change la donne

Le doublement des volumes attendus
Les prévisions de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l’olive (Interprolive) sont spectaculaires. Pour 2025, la production d’huile d’olive est estimée à 200 000 tonnes, contre 90 000 tonnes enregistrées en 2024. Cette croissance phénoménale, permise par une récolte d’olives attendue à 2 millions de tonnes, positionne le Maroc comme un acteur montant sur l’échiquier oléicole mondial.

60 000 tonnes à l’export : le marché américain en ligne de mire

Un avantage douanier décisif
Avec une consommation nationale stable autour de 140 000 tonnes, le Maroc disposera en 2025 d’un surplus exportable de 60 000 tonnes. C’est une opportunité sans précédent pour conquérir de nouveaux marchés, en particulier celui des États-Unis, premier importateur mondial. Le timing est stratégique : depuis août 2025, les nouveaux droits de douane de l’administration Trump créent une hiérarchie inédite.

• Maroc & Argentine : 10%

• Espagne, Italie, Grèce, Portugal : 15%

• Tunisie : 25% et Turquie : 15%

Le Maroc se retrouve ainsi avec le tarif douanier le plus bas face à ses principaux concurrents, une aubaine pour gagner des parts de marché.

Un potentiel de croissance immense outre-Atlantique

Partir de loin pour mieux grimper
Les exportations marocaines vers les États-Unis, bien que modestes en 2024 (3 835 tonnes pour 38,37 millions d’euros), ne représentaient que 1,2% des importations totales américaines. Cette faible part de marché signifie que la marge de progression est énorme. Le Royaume peut désormais capitaliser sur son avantage tarifaire de 5 points par rapport aux Européens et de 15 points par rapport à la Tunisie pour séduire les importateurs américains.

Ambitions : consolider son leadership africain et viser le mondial

Fort de ces perspectives exceptionnelles, le Maroc a des visées claires. L’objectif est de consolider sa place de deuxième producteur africain, derrière la Tunisie, et d’utiliser ce volume record et son nouveau avantage compétitif pour accroître sa compétitivité à l’échelle mondiale. Alors que l’Union européenne reste un débouché important, la percée sur le marché américain symbolise l’ambition internationale de la filière oléicole marocaine.