L’Italie exhorte le FMI à soutenir la Tunisie pour éviter un nouvel afflux de migrants vers l’Europe

L’Italie exhorte le FMI à soutenir la Tunisie pour éviter un nouvel afflux de migrants vers l’Europe

La Tunisie avait signé en octobre 2022 un accord préliminaire avec le FMI sur un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars en contrepartie de plusieurs réformes économiques sensibles. Mais très peu de progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de ces réformes dans un contexte de crise politique, économique et sociale. 

L’Italie a exhorté le Fonds monétaire international (FMI) à débloquer un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars en faveur de la Tunisie pour éviter une déstabilisation de ce pays d’Afrique du Nord qui entraînerait un nouvel afflux massif des migrants vers l’Europe, a rapporté Reuters dimanche 19 mars, citant le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani (photo).

« J’ai réitéré la nécessité pour le Fonds d’intervenir rapidement en faveur de la stabilisation et de la croissance de la Tunisie, en lui apportant un soutien économique et financier », a déclaré le chef de la diplomatie italienne suite à un entretien avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

M.Tajani a également précisé avoir exhorté l’institution financière multilatérale à « faire preuve de souplesse » afin d’éviter un éventuel effondrement financier de la Tunisie, un pays dont les 1 300 km de côtes servent de point de départ vers l’Europe pour des milliers de migrants locaux et originaires de l’Afrique subsaharienne.

« La migration irrégulière incontrôlée ne peut être réduite qu’en améliorant les conditions de sécurité et de stabilité économique », a -t-il souligné, indiquant que Rome cherche à accroître les possibilités de formation pour les Tunisiens en tant qu’alternative à la migration.

Le ministre italien des Affaires étrangères a d’autre part révélé avoir évoqué la question du soutien à la Tunisie avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, ainsi qu’avec ses homologues slovène et croate, avant l’échange prévu ce lundi 20 mars avec une des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

« La stabilité et la prospérité de la Tunisie, dans le respect des libertés et des droits fondamentaux, sont cruciales pour la stabilité de l’ensemble de la région méditerranéenne », a-t-il affirmé.

Selon les données du ministère italien de l’Intérieur, plus de 20 000 migrants clandestins sont arrivés en Italie depuis le début de l’année en cours, contre 6 100 durant de la même période de 2022.

Des données des Nations unies révèlent aussi que quelque 12 000 personnes parmi les migrants irréguliers qui ont atteint l’Italie depuis le début de l’année étaient parties depuis les côtes tunisiennes, contre 1 300 au cours de la même période de 2022, ce qui représente un profond changement dans les routes migratoires suivies durant les précédentes années quand la Libye était le principal point de départ des migrants.

Cette hausse du nombre des migrants irréguliers représente un problème majeur pour le gouvernement de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui a été élue sur un programme résolument anti-immigration.

La Tunisie avait signé en octobre 2022 un accord préliminaire avec le FMI sur un programme d’aide de 1,9 milliard de dollars en contrepartie de réformes économiques portant notamment sur la levée progressive des subventions aux produits de base, la réduction de la masse salariale dans le secteur public et la cession de plusieurs entreprises détenues par l’Etat. Mais peu de progrès ont été accomplis par Tunis dans la mise en œuvre de ces réformes dans un contexte de crise politique, d’envolée de l’inflation et de désaccords profonds avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la principale organisation syndicale du pays.

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