Fitch Ratings confirme la note souveraine de la Tunisie à ‘’ B+’’
L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé, dans un communiqué publié le 11 décembre, le maintien de la note du crédit souverain à long terme en devises étrangères de la Tunisie à « B+ », avec perspectives négatives.
Fitch a expliqué que le maintien de la note de la Tunisie s’explique par une dette publique et extérieure élevée et croissante ainsi que par une croissance économique modérée et un environnement politique et social difficile.
Elle a précisé dans ce cadre que les perspectives négatives reflètent les pressions persistantes sur les liquidités extérieures découlant des importants besoins de financement, qui représenteront en moyenne 13,2% du PIB par an entre 2018-2020, des faibles réserves en devises et du creusement du déficit commercial du pays.
« Le manque de marge de manœuvre budgétaire et les faibles marges de manœuvre externes amplifient la forte vulnérabilité de l’économie aux chocs exogènes, liés notamment à la hausse des prix du pétrole, au durcissement des conditions de financement sur le marché international et à la faiblesse de la demande européenne », a souligné l’agence.
Fitch a également indiqué que les déficits cumulés du compte courant ont causé une envolée de la dette extérieure brute de la Tunisie, qui est passée de 60,1% du PIB en 2014 à 87,5% PIB en 2017.
Elle a d’autre part estimé que la mise en œuvre des réformes fiscales impopulaires demeure « lente », alors que des pressions sont exercées par les syndicats en faveur d’une augmentation des salaires, dans un contexte de fort mécontentement social et d’intensification des divisions politiques.
Du coup, l’objectif de réduire la masse salariale dans le secteur public à 12,4% du PIB en 2020 contre 15,6% en 2018 semble difficile à atteindre.
Fitch s’attend par ailleurs à ce que la croissance du PIB du plus petit pays du Maghreb passe de 1,9% en 2017 à 2,6% en 2018 et à 2,8% en 2019, tout en notant que les exportations seront stimulées par de fortes récoltes agricoles, la reprise de l’exploitation des phosphates et la dépréciation du dinar tunisien face aux devises fortes.