Le rapport général dresse le bilan des activités de cette instance durant une année (mars 2011-avril 2012).
La présentation de ce rapport au public intervient après sa remise, ce matin, par le président de lINRIC Kamel Labidi, au chef du gouvernement provisoire ainsi quaux présidents de la République provisoire et de lAssemblée nationale constituante vendredi 27 avril.
Divisé en dix chapitres, le rapport de lINRIC se penche sur le nouveau cadre juridique du secteur de linformation, la presse écrite et électronique, lAgence Tunis Afrique Presse (TAP), le secteur de laudiovisuel, linformation régionale, la communication gouvernementale, la publicité, la formation, les organismes publics et les organisations professionnelles et le monitoring des médias.
Sagissant du cadre législatif et juridique du secteur, le rapport revient sur les modifications apportées en 1988, 1993, 2001 et 2006 sur le code de la presse de 1975 et souligne que ce code est resté «un texte excessivement répressif».
Il évoque, ensuite, les trois nouveaux décrets-loi adoptés après la révolution du 14 janvier et relatifs à laccès aux documents administratifs des organismes publics (décret-loi n°41-2011), à la liberté de presse, dimpression et dédition (décret-loi n°115-2011) et à la liberté de la communication audiovisuelle et à la création dune haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (décret-loi n°116-2011).
«Malheureusement, le nouveau gouvernement, issu des premières élections démocratiques et pluralistes de lhistoire de la Tunisie, fait preuve de réticence à mettre en application les nouvelles législations réglementant le secteur de linformation», déplore lINRIC dans son rapport.
A cet égard, il recommande dinscrire dans la nouvelle Constitution le principe de la liberté dexpression, de presse, dinformation et de communication numérique ainsi que le droit daccès aux donnés.
Concernant le secteur de la presse écrite, le rapport préconise de créer des comités de rédaction au sein de toutes les entreprises publiques de presse ainsi que dencourager les entreprises de presse écrite et électronique à adopter des chartes et des codes de conduite et de travail.
Pour la presse électronique, lINRIC appelle, dans son rapport, à mentionner impérativement, dans les textes de loi, le principe de linterdiction de tout filtrage des sites ou journaux électroniques ou blogs.
En ce qui concerne, le journalisme dagence, lINRIC propose de créer au sein de lAgence TAP, la fonction de «Directeur central de la rédaction» dont le titulaire, un candidat interne ou externe, sera sélectionné par voie de concours et selon des critères transparents.
Pour la situation des entreprises publiques de presse, le rapport relève la nécessité de procéder à une mission daudit et dévaluation pour identifier les responsabilités dans la mauvaise gestion financière, administrative et des ressources humaines.
Il sagit, également, dénoncer dans le statut de chaque entreprise publique de presse la vocation de service public de lentreprise et son indépendance à légard de toutes sensibilités politiques et des groupes dintérêt financiers ou économiques.
Toujours dans le chapitre des entreprises publiques de presse, le rapport insiste sur ladoption du concours comme règle unique et exclusive de recrutement et appelle à réviser les statuts du personnel de ces entreprises et les dispositions relatives à lavancement et à la promotion et à loctroi des postes fonctionnels, lobjectif est de récompenser le mérite et la compétence et consacrer la transparence.
LINRIC recommande aussi de désigner par voie dappel à candidature, interne ou externe, et sur la base des critères de compétence, dexpérience et dindépendance, le ou les directeurs de rédaction dans chaque entreprise publique de presse.
Une grande partie de ce rapport a été réservée à létat de lieu du domaine de laudiovisuel public et privé.
«Absence de législation claire et précise régissant le paysage audiovisuel public, manque dindépendance des médias publics vis-à-vis du pouvoir politique, centralisation excessive des pouvoirs de décision et de gestion par les PDG de ces établissements, absence dinstances de régulation internes ou externes, absence de lignes éditoriales, absence totale de conférences de rédaction, non représentation du personnel dans les conseils dadministration, outre le manque flagrant de moyens matériels et techniques», note le rapport.
A cet égard, lINRIC préconise de mettre en place des mécanismes de gestion et de gouvernance participative au sein des établissements de la radio et de la télévision, à travers la révision de la composition et des attributions des conseils dadministration qui doivent être composés de personnalités compétences et indépendantes ainsi que des représentants de journalistes et agents de lentreprise.
Il sagit également daccorder davantage dautonomie aux radios régionales et aux choix de chaque média audiovisuel public délaborer sa propre ligne éditoriale et son propre code de conduite.