La transition énergétique tunisienne

La transition énergétique tunisienne

Résumé : La Tunisie, fait partie des pays arabes qui en 2010 se sont soulevés au nom de la démocratie et ont ainsi participé au mouvement du printemps arabe.

Mais le printemps arabe, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de l’ensemble des contestations sociales, qui ont eu lieu dans le monde arabe à partir de décembre 2010. 

L’ampleur et l’intensité de ces révoltes ont varié en fonction des pays. Tunisie, Egypte et Yémen, le printemps arabe a donné lieux au départ de chefs d’État avant l’organisation de nouvelles élections. En Libye et en Syrie, la révolte a été plus violente et a donné lieux aux guerres civiles que nous connaissons encore aujourd’hui.

La révolution tunisienne, appelé “révolution de la dignité” par les tunisiens, elle durera 4 semaines et sera qualifié de non-violente, malgré des manifestations générales dans tout le pays. Au bout de 4 semaines, le président, Ben Ali, en place depuis 1987, prendra la fuite.

Depuis cet événement, le pays se reconstruit, tentant d’assurer un avenir plus stable à sa population, notamment la jeunesse qui s’était soulevée en 2010, souffrant du chômage. Les enjeux sont donc important pour la Tunisie : gagner la confiance du peuple, assurer la démocratie et créer de l’emploi.

À la transition politique, s’ajoute également la transition énergétique. Une énergie juste pour tous, ne plus dépendre du marché international pour assurer la sécurité énergétique du pays et surtout miser sur le renouvelable pour l’avenir.
Comment ce pays en pleine reconstruction assure donc sa transition énergétique ?

Un engagement certain

Le gouvernement tunisien a acquis un certain retard dans le développement des énergies renouvelables, cela n’empêche pas pourtant d’envisager une transition énergétique. Depuis plusieurs années, il tente donc de rattraper son retard et pour cela de nombreuses actions sont mises en place.

Le gouvernement, souhaite que d’ici 2020, les énergies renouvelables représentent 12% du mix énergétique et produire 30% d’électricité à partir d’énergies renouvelables pour 2030. Pour le moment, l’électricité issue des énergies renouvelables représente seulement 3% du mix énergétique.

Pourtant, la Tunisie possède d’importantes ressources naturelles, qui sont favorables à ce développement : le vent, le soleil, la chaleur du sous-sol, les énergies issues de la mer, ou encore la biomasse.

Lois favorables à la transition

Pour pouvoir bénéficier pleinement de ses ressources, la Tunisie a donc décidé d’adopter une stratégie nationale en faveur de la transition énergétique, pour rattraper son retard.

Cela commence déjà par la volonté de mettre en place un système législatif qui incite les acteurs économiques à investir dans ce secteur. Pour cela, le pays a simplifié les procédures administratives. Une mesure très bien accueillie par les entrepreneurs, investisseurs, cabinets et banques.

En plus de cela, des lois ont été passées, depuis les années 1980, en faveur de cette transition. L’État a également décidé de définir parfaitement les rôles de chacun. Aujourd’hui la transition énergétique tunisienne est dirigée par :

  1. le Ministère de l’Energie des Mines et des Énergies Renouvelables (MEMER)
  2. l’Agence Nationale pour la Maîtrise des Énergies (ANME)
    L’ANME est un établissement public qui s’occupe de la maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables.

Cette mise en place permet d’envisager de beaux objectifs pour 2030, avec 30% d’énergie renouvelable dans l’électricité. Selon des simulations, 66% de cette électricité sera issue du solaire et 33% de l’éolien.

Des projets de grande ampleur

En 2018, la Tunisie avait lancé un appel d’offre pour le financement d’un projet à hauteur de 2,4 milliards de Dinars. Ce projet aurait une capacité globale de production de 800 Mw, sur un total de 1500 Mgw.

Cela permettrait le financement de fermes solaires et éoliennes dans les régions de Kairouan, Tozeur, Kébili, Tataouine et Sidi Bouzid.

Le pays mise également dans le gaz naturel. À partir du 1er semestre 2019, un important projet gazier devrait entrer en fonctionnement. Il s’agit du projet “Nawara”, appelé aussi “gaz du sud”.

Coût du projet : 3 milliards de Dinars (872 millions d’euros). Ce site devrait assurer à lui seul, 17% des besoins du pays en gaz naturel. 2,7 millions m2 de gaz et 7 00 barils de gaz condensé seront produits par jour.

Un autre projet du même type, mais de plus grande ampleur, devrait être mis en exploitation d’ici 2020, du côté de Gabès (Sud-Est de la Tunisie). 15 000 barils de gaz condensé pourront être produits chaque jour.

Face à ces actions concrètes, pour encourager l’émergence des énergies renouvelables dans le mix énergétique tunisien, des problèmes persistent.

Une crise énergétique

Aujourd’hui, le PST, Plan Solaire Tunisien, n’a pas pour seul but d’encourager l’utilisation d’énergies vertes ; il doit également réduire le déficit énergétique de la Tunisie.

Un déficit énergétique c’est quoi ?

“Ce qui manque pour équilibrer les recettes avec les dépenses” (définition Larousse du déficit). En somme, un pays consomme plus d’énergie, qu’il en produit et se retrouve donc dans l’obligation d’importer les énergies dont il a besoin.

Le déficit énergétique de la Tunisie était de 54% en 2016 et si rien n’est fait, il pourrait atteindre les 85% d’ici 2030. Ce déficit est dû à la demande en énergie qui ne cesse d’augmenter et également le ralentissement de l’activité de développement de l’hydrocarbure.

Cela traduit donc une détérioration quasi continuelle, de l’indépendance énergétique de la Tunisie depuis 2010. En 2010, le pays était dépendant à 7%, en 2016 il l’était à 41%.

Cette dépendance énergétique de la Tunisie, engendre donc des coûts importants, qui traduit l’importance de mettre en place le plan MEMER, pour augmenter la production d’énergie renouvelable en Tunisie (énergie moins coûteuse et pas de devises d’importation).

Malgré, cela la Tunisie reste un pays engagé dans la transition énergétique. Ces actions démontrent sa volonté d’assurer la sécurité énergétique à ses habitants en optant pour les énergies renouvelables et en limitant donc l’import d’énergie.

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