Bientôt la disparition de la classe moyenne tunisienne

 »La classe moyenne, catégorie qui distingue la société tunisienne dans le monde arabe et en Afrique, eu égard à son volume (70% en 2010) et à son rôle actif dans l’économie nationale est, aujourd’hui, menacée de disparition », a averti l’expert et directeur du Centre de Recherches et d’Etudes Sociales, Nidhal Ben Cheikh.

Intervenant, samedi, à une conférence organisée par l’Observatoir national « ILEF », sur le thème « régression de la classe sociale enTunisie …causes et conséquences », le responsable a affirmé qu’en voyant la hausse de l’inflation (6,5%), celle de l’endettement des ménages(60%) et aussi la prolifération de l’emploi informel qui prive la classe moyenne de son droit à la couverture sociale, on constate que cettecatégorie est aujourd’hui « sérieusement menacée ».

Sur la base des statistiques de la Banque Africaine de développement (BAD), M.Ben Cheikh a rappelé que la classe moyenne en Tunisie représentait, en 2010, environ 70% de la population tunisienne. Or, ce pourcentage, a-t-il dit, inclut une classe moyenne glissante vers la catégorie pauvre, soit celle composée de personnes qui reçoivent entre 2 et 4 dollars par jour (environ 5 dinars tunisien).

Cette catégorie proche des pauvres représente, à elle seule, 43% de la population tunisienne, a-t-il poursuivi. L »économiste, Moez Joudi estime lui, que cette régression de la classe moyenne tunisienne n’est pas nouvelle., « La rétraction de cette classe a commencé, en fait, quatre ans avant la révolution tunisienne (17 décembre 2010/14 janvier 2011) », a avancé M.Joudi.

Elle s’est accentuée davantage aujourd’hui, a-t-il ajouté, précisant que cette classe est devenue, après la révolution, redevable à de nouvelles taxes instituées dans le cadre de la loi des finances 2012 et 2013 et que son accès au financement est devenu de plus en plus difficile.

Pour remédier à cette situation, l’économiste recommande, de prime abord, de mener une véritable lutte contre l’inflation, souci majeur du consommateur tunisien, et ce, à travers une réflexion concertée entre le gouvernement, la BCT, la société civile, l’ODC et toutes les ONG chargées de la défense du consommateur.

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