Finance Islamique FAFI: vers une cohabitation des institutions conventionnelles et islamiques

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 »La Tunisie est en mesure de mettre en place un système financier garantissant la cohabitation des institutions conventionnelles et islamiques », a affirmé, jeudi, Mahfoud Barouni, expert en Finance Islamique (FI).

Le responsable, qui intervenait, à Tunis, au 5ème Forum Africain de la Finance Islamique (FAFI), a rappelé que le pays (Tunisie) a opté, sur le court terme, pour une  intégration des spécificités de la FI dans les textes de loi en vigueur, et pour la mise en place, à long terme, d’un nouveau cadre réglementaire spécifique à la finance islamique.

Déjà, un système fiscal spécifique à la finance islamique a été introduit, partiellement, dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2012, a rappelé M.Barouni. D’après l’expert, « le nouveau cadre à mettre en place devrait répondre non seulement aux besoins des établissements spécialisés dans la FI, mais aussi aux besoins de tout le système financier tunisien (banques, sociétés de leasing, fonds de placement…). Car, « plusieurs points de convergence existent déjà entre
la finance classique et la finance islamique, « , a-t-il affirmé.

Sans omettre les spécificités des deux systèmes, notamment celles du système islamique (qui n’applique pas le principe d’échelle d’intérêt), les deux produits s’intéressent, a-t-il expliqué, à la quasi totalité des services bancaires (prise de participation, gestion des comptes de dépôts à vue…). « Toutes les dispositions légales et réglementaires ayant trait aux exigences de contrôle et de conformité aux règles internationales (Règles de Bale II) et nationales (contrôle des organes
publics), doivent être respectées par les deux modèles financiers », a aussi fait remarquer M.Barouni.

La finance islamique, qui enregistre un taux de croissance annuel important (30%) à l’échelle internationale, « reste  encore embryonnaire en Tunisie, ou les établissements spécialisés dans la bancarisation islamique (services bancaires conforme à la Chariaa ) ne possèdent pas encore de statuts particuliers », a-t-il dit. Il s’agit de la banque « El Baraka », une banque non résidente (offshore) et Zitouna qui est une banque commerciale universelle.

Présent à ce forum, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances, Slim Besbes, est revenu, lui, sur les dispositions fiscales relatives à la finance islamique introduites dans le cadre de la loi de finances pour l’exercice 2012.

L’objectif de cette mesure est d’attirer davantage d’investissements et d’institutions financières islamiques vers le pays, a-t-il indiqué. Il a annoncé qu’une commission nationale a été créée au sein du Ministère des Finances pour « instaurer les législations spécifiques aux différents segments de la FI (banques, fonds d’investissements islamiques, contrats de produits islamiques, émission de sukuk islamique) D’après M.Besbes, la faiblesse du taux de financement islamique (8% du volume global des financements), dans les pays africains et arabes, hormis les pays du Golfe, est due à l’absence
d’incitations, de réglementations et de mesures organisationnelles pour attirer ce type de financement.

« La finance islamique pourrait jouer, à cet effet, le rôle d’un pont entre les pays à forte capacité de financement  (notamment les pays du golfe) et les pays africains à fort besoin d’investissement », a-t-il affirmé.

Experts, hauts responsables de banques africaines et universitaires, ont discuté, lors de ce forum, organisé par le cabinet de conseil « ISLA INVEST », des opportunités et des entraves au développement de la finance islamique en Afrique.

Ils ont évoqué le printemps arabe comme une ouverture politique favorable à la promotion de ce type de finance dans la région.

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