La localité El Karma située dans la délégation Chébika du gouvernorat de Kairouan, souffre depuis des décennies d’une marginalisation totale malgré le nombre important de ses habitants, plus de 16 mille, vivant dans des petits villages à savoir, Aouled Naser, Chouarbia, Ouhaibia, Houadfia, Houareb et Aouled Khelif.
El Karma se caractérise essentiellement par son activité agricole. Le manque de l’eau d’irrigation, des puits opérationnels outre la sécheresse qui provoque une régression substantielle du débit du barrage de Houareb à proximité de la localité, figurent parmi les problèmes qui ont entravé l’évolution du secteur agricole dans cette région.
Le président du groupement local de l’eau, Habib Anizi, a fait savoir que la localité El Karma souffre de la pauvreté, du chômage, et du manque d’eau.
Il a signalé à ce propos la hausse du prix du mètre cube de l’eau potable qui s’est élevé à 145 Millimes. « Les promesses faites après la révolution et les programmes de développement annoncés au profit de la région sont restés lettre morte, alors que la situation économique et sociale d’El Karma ne cesse de se détériorer, malgré les mouvements de protestation organisés pour faire parvenir les revendications des habitants aux autorités concernées », a indiqué M.Anizi. « Récemment un puits profond a été réalisé dans la région mais faute d’équipements il est toujours inexploitable », a-t-il fait remarqué.
Un des habitants d’El Karma, Abdessalem Hedefi a fait savoir que « la cellule de vulgarisation agricole est quasiment fermée et n’a offert
aucun service aux agriculteurs ». « El Karma n’a pas reçu de soutien financier, ni encouragement, ni encadrement nécessaires et compte un taux de chômage de 90 pc chez les jeunes », a-t- il affirmé.
« L’infrastructure de base est obsolète, avec l’absence d’éclairage public, d’un réseau de gestion des eaux usées et une prestation sanitaire limitée sachant qu’un médecin assure des consultations une fois par semaine dans le dispensaire de la région », a déploré M.Hedefi.
Pour sa part, Yassine Bouaroua, un autre habitant de la localité, a soulevé la question de la pollution, provoquée par l’exploitation des carrières de pierres dans la zone, qui a fortement endommagé les plantations.
De son côté, Imen Guizani, une infirmière du dispensaire de la localité a indiqué qu’elle se déplace régulièrement de Kairouan vers El Karma et qu’elle œuvre à assurer les premiers soins aux malades. Elle a fait remarquer qu’elle s’occupe également de la proprété du dispensaire, faute d’ouvrières.
Le correspondant de l’agence TAP présent sur les lieux a constaté une longue file d’habitants venus s’approvisionner en eau potable après avoir traversé des kilomètres.
Les habiants d’El Karma craingnent justement que la situation ne se complique avec l’arrivée de l’été.