Budget 2026 : La Tunisie diversifie son financement avec 11 milliards de dinars de la Banque centrale et des sukuk souverains
Budget 2026 : La Tunisie diversifie son financement avec 11 milliards de dinars de la Banque centrale et des sukuk souverains
Budget 2026 : La Tunisie diversifie son financement avec 11 milliards de dinars de la Banque centrale et des sukuk souverains
Le projet de loi de finances 2026 prévoit un financement intérieur et extérieur de 27 milliards de dinars. La stratégie combine un prêt sans intérêt de 11 milliards de la BCT et l’émission de sukuk souverains pour 7 milliards, visant à préserver les équilibres macroéconomiques.
Une stratégie de financement équilibrée face aux défis budgétaires
Tunis, octobre 2025 – Le projet de loi de finances 2026, récemment transmis au Parlement, dévoile une stratégie de financement ambitieuse visant à mobiliser 27 milliards de dinars pour couvrir les besoins budgétaires de l’État. Ce montant, comparable à celui de 2025, repose sur une approche innovante combinant financement conventionnel et solutions alternatives.
Face à la complexité du contexte économique international et à la rareté des ressources extérieures, le gouvernement tunisien opte pour une diversification de ses sources de financement. Cette approche entend alléger la pression sur les mécanismes d’endettement classiques tout en préservant la soutenabilité budgétaire.
Le recours à la finance islamique : une innovation stratégique
Des sukuk souverains pour diversifier l’investissement
Le projet prévoit l’émission de sukuk souverains pour une valeur maximale de 7 milliards de dinars. L’article 11 du texte autorise le ministre des Finances à accorder la garantie de l’État pour cette opération financière, conformément à la législation en vigueur.
Cette initiative marque une étape importante dans le développement de la finance islamique en Tunisie. Elle vise à :
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Mobiliser de nouveaux capitaux sur des marchés spécialisés
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Élargir la base des investisseurs institutionnels
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Réduire la dépendance aux instruments de dette traditionnels
La Banque centrale en soutien direct au Trésor public
Des conditions de financement exceptionnelles
L’article 12 du projet de loi autorise la Banque centrale de Tunisie (BCT) à accorder à la Trésorerie générale des facilités de financement pouvant atteindre 11 milliards de dinars. Ces fonds présenteront des conditions avantageuses :
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Sans intérêts
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Remboursables sur 15 ans
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Période de grâce de trois années
Une convention entre le ministre des Finances et le gouverneur de la BCT précisera les modalités de tirage et les conditions de remboursement de ces fonds.
Analyse : une approche équilibrée pour préserver la souveraineté économique
Cette double approche de financement témoigne de la volonté des autorités tunisiennes de :
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Maintenir la stabilité macroéconomique
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Limiter le recours excessif à l’endettement extérieur
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Répondre aux besoins sociaux croissants
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Préserver l’autonomie décisionnelle en matière de politique économique
Le recours combiné à la finance islamique et au soutien de la Banque centrale représente une solution innovante dans un contexte de contraintes financières internationales. Cette stratégie permet d’assurer la continuité du financement budgétaire tout en évitant une pression supplémentaire sur la dette extérieure.
Perspectives et implications économiques
La mise en œuvre de cette stratégie de financement pourrait avoir plusieurs implications :
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Renforcement de la souveraineté financière nationale
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Développement du marché local des capitaux islamiques
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Préservation de la stabilité du dinar
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Maintien de la confiance des investisseurs
Ces dispositions s’inscrivent dans une vision à moyen terme visant à construire une résilience économique durable, capable de faire face aux incertitudes de l’environnement économique international.