Le séminaire de »l’Open Sky en Tunisie, opportunité ou menace pour l’agent de voyage », tenu le vendredi 23 mai 2014 à Tunis, organisé par la FTAV, a invité plusieurs personnalités publiques et des responsables dans le domaine de transport et du tourisme à intervenir pour donner leurs points de vue et certainement d’arguments qui peuvent rassurer les tunisiens d’une part et les travailleurs dans les secteurs de transport et du tourisme d’autre part, c’est dans ce cadre que son excellence Mme Laura BAEZA, l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie, a été présente.
»Nous avons une grande expérience dans ce domaine du fait que nous avons déjà mis en place en Europe, le marché le plus grand et le plus intégré au monde dans le domaine du transport aérien sans restrictions d’accès au marché de tarification », elle a ajouté ensuite que » Nous travaillons aussi depuis longtemps pour élargir ce marché unique de l’aviation à nos pays voisins tant au sud qu’à l’est, en vue de la création d’un espace commun de l’aviation à l’échelle pan-euro-méditerranéenne. »
Mme BAEZA a insisté sur cette opportunité que peut offrir ce marché a terme, d’où cet espace commun pourrait englober plus de cinquante pays et une population totale d’un milliard d’habitant.
Et selon S.E les accords négociés par l’UE sont des accords qui impliquent non seulement une ouverture de marché, mais également l’assouplissement des barrières à l’investissement dans les compagnies aériennes, une coopération approfondie et la convergence réglementaire. Ce qui va au-delà des simples accords de ciels ouverts ou » open skies » négociés par les états unis et dont la portée se limite seulement à l’accès à un marché ouvert. »
D’après S.E l’accord entre la Tunisie et UE est double :
1 : permettra de développer le trafic aérien en libéralisant les droits de trafics, avec un nouveau modèle de coopération d’où les transporteurs, tunisien et UE, pourront opérer librement entre les aéroports de la zone sans limitation.
2 : permettra de garantir que le transport aérien entre les deux rives s’exerce dans les bonnes conditions, par rapprochement des législations entre les 2 parties en matière de sécurité, de règlementation économique et notamment de concurrence, de contrôle aérien et de protection de consommateur.
SE Mme BAEZA a cité l’accord entre l’UE et le Maroc en 2006 et la Jordanie en 2010 comme des exemples modèles que la Tunisie peut en profiter à suivre, disant que » nous sommes confiants que l’accord aérien avec la Tunisie permettra de créer de nouvelles opportunités ».
Le Maroc a bénéficié également de cet accord avec un marché plus ouvert, plus de trafic, de nouvelles routes, plus de concurrence et de tarifs plus bas, permettant un bénéfice économique total qui dépasse 3.5 milliards d’euros entre 2006-2011 et un passage de nombre de passagers de 5.6 millions à 11 millions par an avec un taux de croissance annuelle de 14% dans la même période.
S.E a indiqué que l’UE appuie la stratégie 3+1 sur l’axe de qualité par la création d’un label qualité, qui peut doubler les visiteurs de 6 millions en 2013 à 12 millions en 2020 et également diversifier l’offre touristique par thème et destination.
La flotte tunisienne est pratiquement incapable de faire face à ces besoins et cette croissance (avec trentaine d’appareils), ainsi la capacité d’investissement dans ce secteur par les opérateurs nationaux, d’où la nécessité de l’open sky afin d’inviter plus de tourisme, nos compatriotes habitants l’Europe…
Mme BAEZA, En réponse à l’inquiétude de certains opérateurs et notamment l’aviation civile, a confirmé que l’UE est prête à apporter le soutien technique pour le développement de l’aviation civile tunisienne, d’où une action de jumelage est déjà prévue entre la direction générale de l’aviation civile et une administration européenne équivalente.