Le ministère de lEnseignement supérieur et de la Recherche scientifique a entamé lorganisation dune consultation nationale sur lenseignement supérieur.
Dans un entretien accordé à lagence TAP, Ammar Mlaouah, directeur des réformes à la direction générale de lorientation universitaire, au ministère de lEnseignement supérieur, a souligné quen vue de faire participer tous les intervenants dans le secteur et garantir une évaluation efficace, une commission tripartite sera formée par les structures élues et actives dans la vie universitaire, des représentants du ministère et de la fédération de lenseignement supérieur.
Cette commission devra superviser toutes les étapes de la réforme. Ainsi, une consultation élargie sera organisée dans les universités et les établissements de lenseignement supérieur, en vue délaborer un plan daction pour les années à venir qui entrera en vigueur à partir de 2013-2014.
La consultation concerne le système LMD (Licence-Mastère-Doctorat), la carte universitaire et la gestion des ressources logistiques, des ressources humaines, des enseignants et des étudiants. Elle englobe, également, «la gouvernance des universités et des établissements universitaires», luniversité et son environnement, la garantie de la qualité et la recherche.
Concernant le système LMD, Ammar Mlaouah a indiqué que cest un dispositif mal compris, rappelant que la Tunisie y avait adhéré en vue douvrir de nouvelles perspectives, soit au niveau de lemploi dans les entreprises privées et publiques, soit au niveau de la création de projets.
Ce système permet, également, de renforcer les travaux pratiques comme les stages et les projets réalisés par létudiant au cours de sa formation et denrichir ses connaissances scientifiques pour faciliter son intégration professionnelle.
Le responsable a ajouté que les normes internationales adoptées dans le cadre du système LMD garantissent une reconnaissance de la licence tunisienne dans tous les pays avancés et linscription dans les différentes universités étrangères. «Il sagit dune nouvelle expérience. Il nest pas normal quil y ait des préjugés quant à sa réussite ou son échec», a indiqué le responsable soulignant que le ministère a procédé à lévaluation du secteur de lenseignement supérieur avant dadopter ce dispositif.
Lopération dévaluation a montré que le secteur vit une crise en raison de laffluence dun grand nombre détudiants vers luniversité et la diversification des niveaux de diplômes de lenseignement supérieur.
Le directeur des réformes à la direction générale de lorientation universitaire a souligné que le nombre des étudiants ayant obtenu la licence dans le cadre du système LMD qui avait démarré, depuis trois ans, ne dépasse pas les 70 mille par an, indiquant que le marché de lemploi na pas résorbé un grand nombre dentre eux étant donné lampleur du phénomène du chômage.
Le responsable a nié la surmultiplication des spécialités et filières avec lavènement de ce nouveau système indiquant que ces spécialités ne dépassent pas 200 licences et quelles sont révisées de façon périodique et renouvelée tous les 4 ans. Ammar Mlaouah a mis laccent sur la nécessité de réformer les systèmes de léducation, de la formation professionnelle et de lenseignement supérieur et délaborer un projet national sous forme de «conseil national de léducation et de lenseignement en Tunisie», tout en accordant davantage dintérêt au dossier de ladéquation de la formation au marché de lemploi et la garantie de la qualité de lenseignement conformément aux normes internationales.