CNN: Transcript interview president MONCEF MARZOUKI par ERROL BARNETT

interview marzoukiMême si la Tunisie a été le berceau du printemps arabe, le pays bataille encore pour retrouver sa stabilité depuis le renversement du gouvernement en 2011. Des milliers de protestataires envahissent les rues de la capitale tunisienne pour appeler au changement. On air, le dimanche 15 septembre à 16.45 (Heure Tunisienne), CNN Marketplace Middle East est allé rencontrer le président tunisien, Moncef Marzouki, qui affirme avoir une réponse pour les protestataires.

Moncef Marzouki: Nous traversons des temps difficiles et durs. Même si la révolution est facile, ses conséquences sont difficiles à gérer du fait que le niveau des espérances est très haut et parce que le peuple veut tout et tout de suite. Vous devez également être confrontés à tous les problèmes laissés en héritage par l’ancien régime. Lorsque vous comparez notre pays avec les autres nations appartenant au printemps arabe, vous vous rendez compte que nous ne réussissons pas trop mal même si nous avons eu à supporter deux assassinats politiques. Nous pouvons dire que le niveau de violence est très loin de ce que vous voyez dans d’autres pays.

Errol Barnett: Vous venez de mentionner les deux récents assassinats. Il y a toujours du mécontentement social dans les rues. Comment essayez-vous de stabiliser le pays ?

Moncef Marzouki: Encore une fois, vous devez faire la comparaison avec les autres pays. Vous voyez qu’ici en Tunisie, nous avons des rassemblements de protestation, mais nos rassemblements sont spécifiques. Même le niveau de violence est très inférieur à ce que nous voyons dans les autres pays tels que la Syrie ou encore la Libye. Si nous réussissons à mettre en place ces élections, alors la situation redeviendra réellement stable et alors, vous pouvez parler des autres problèmes… Les problèmes économiques restent parmi les plus préoccupants.

Errol Barnett: Vous parlez toujours de l’existence de deux Tunisie – l’une, conservative et religieuse voulant la croissance socio-économique et l’autre, laïque et progressive désirant la liberté. Vous êtes en train de dire que la nouvelle constitution servira en même temps ces deux Tunisie… Pourtant, la nouvelle constitution doit encore être mise en place ?

Moncef Marzouki: N’importe quel gouvernement, dans ce pays, doit traiter avec ces deux Tunisie. Et c’est la raison pour laquelle je suis en train d’essayer de dire :  » Regardez, ce que nous avons à faire dans ce pays pour réussir, c’est de protéger le mode de vie de la Tunisie laïque et d’améliorer la situation… de la situation économique de la Tunisie pauvre ». Et ce défi, on peut le relever. Je reste persuadé que nous pouvons faire vivre ensemble dans la paix ces deux Tunisie, sans aucun conflit et en évitant la situation que connait l’Egypte, par exemple.

Errol Barnett: Maintenant, vous dites que vous êtes confiant dans le fait que le pays peut s’attaquer à ses problèmes économiques. Parlons de certains de ces problèmes. Le chômage se chiffre sur l’ensemble du pays à 17% et atteint 30% dans les régions intérieures. Alors quel est le plan du gouvernement pour renverser cette situation ?

Moncef Marzouki: Je suis très confiant dans notre futur, je préciserais dans notre futur économique. Parce que si nous nous attaquons à la situation politique, si nous résolvons ces problèmes, nous recevrons de l’investissement, aussi bien local qu’étranger. Je pense que nous saurons les attirer. Encore une fois, le principal problème est la résolution de la crise politique.

Errol Barnett: La situation économique reste tout à fait négative et les chiffres de la croissance économique ont été rétrogradés. Comment planifiez-vous pour renverser tout ceci ?

Moncef Marzouki: En 2011, nous avons souffert d’une croissance négative, mais en 2012, nous avons bénéficié d’une croissance positive qui se chiffrait à 3%. Le tourisme n’est pas mauvais du fait que nous avons reçu la visite de nombreux Algériens et de Libyens. La situation n’est pas si catastrophique, mais encore une fois, nous devons nous presser, car autrement, l’année prochaine, nous allons véritablement être dans les ennuis.

 

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