Les gouvernorats du Cap bon, Sahel, Kairouan, Sfax et Sidi Bouzid, pourront connaître, d’ici 2020, un déficit « énorme » en matière d’approvisionnement en eau potable, si rien n’est fait pour consolider leurs ressources actuelles, selon les résultats d’une étude élaborée par la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE).
Dans les régions du Sahel, ce déficit sera de l’ordre de 1500 litres par seconde en 2020 et devra s’aggraver en 2030 pour atteindre 4700 litres par seconde, estime encore l’étude réalisée par le département des études relevant de la SONEDE, sur la consolidation de l’approvisionnement en eau potable et la préservation des ressources hydrauliques sur les court, moyen et long termes.
En ce qui concerne le gouvernorat de Sfax, cette carence en eau potable sera de l’ordre de 1800 litres par seconde, en 2020, et de 3000 litres par seconde en 2030.
Pour ce qui est des gouvernorats du Cap bon, Kairouan et Sidi Bouzid, l’étude relève que ces régions pourront être à l’abri de ce déficit, pour peu que leurs ressources en eau soient maintenues à leur niveau actuel.
D’après les résultats de l’étude, la demande en eau potable dans les gouvernorats du Cap bon, Sahel, Kairouan, Sfax et Sidi Bouzid est en hausse continue.
Les résultats de l’étude ont été présentés dans le cadre d’une réunion tenue, mi-Mars 2013, par la commission, technique de la SONEDE, chargée du suivi des projets et programmes visant à faire face à l’accroissement de la demande en eau potable.
Transfert des eaux du nord : solution au déficit prévu:
Afin d’éviter un déficit prévu, à l’horizon 2020, la commission a recommandé de garantir le transfert d’une quantité maximale d’eaux provenant du nord et traitées dans la station de Belli vers les gouvernorats du Cap bon, du Sahel et Sfax.
Cette opération peut être effectuée grâce à la réalisation d’un réservoir naturel dans la région d’Essidaa (Oued Ellil dans le gouvernorat de la Manouba), tout en assurant sa liaison avec la station de pompage d’EL Kouin qui approvisionne la station de traitement de Belli.
Cette solution, vise selon l’étude, à alléger la pression sur les nappes phréatiques de la région du centre (Kairouan, Sbeitla, Jelma, Awled Asker et Hajeb Laayoun) surexploitées et renforcer l’approvisionnement des régions du Cap bon du Sahel, Sfax, Kairouan et Sidi Bouzid en eau potable.
La commission a, par ailleurs, recommandé d’exploiter partiellement les ressources hydriques profondes de la région du centre afin de lui permettre de réalimenter ses stocks et garantir l’approvisionnement à long terme.
Le même document appelle à la réalisation d’un barrage d’eaux hydriques brutes dans la région du Sahel qui sera alimenté en eaux provenant du canal de Medjerda et Cap Bon.
L’alimentation de ce barrage s’effectuera pendant les périodes au cours desquelles la demande baisse, et ce dans l’objectif de garantir l’approvisionnement des gouvernorats du Sahel, Sfax pendant les périodes de haute demande.
La commission a, d’autre part, recommandé la création d’une station de dessalement d’eaux dans le gouvernorat de Sfax dont la première partie
sera réalisée en 2018 avec la construction, au début de l’année 2019, de deux citernes de stockage dans les régions du Sahel et Essiida. Il s’agit, en outre, de renforcer la capacité de traitement des eaux du nord moyennant des investissements de l’ordre de 1083 millions de dinars.
La commission a également recommandé la nécessité de réviser le tarif de l’eau potable, au vu, notamment, de la hausse des prix de l’énergie et
des coûts d’exploitation.
Avancement de la réalisation des projets à court terme:
La commission a indiqué que la SONEDE a entamé l’exécution de plusieurs projets à court terme afin de consolider l’approvisionnement en eau des zones du Centre, Sfax et Sidi Bouzid.
Parmi ces projets le doublement d’une partie du canal d’adduction des eaux du Nord vers Sfax sur une longueur de 12 kilomètres.
Ces projets comportent, en outre, le renforcement de la capacité de pompage dans la station de Karkar pour atteindre 1500 litres par seconde , la réalisation d’une station de traitement des eaux du barrage Nebhana, dans la région de Znatir, d’une capacité de production de 200 litres par seconde.
Il s’agit également du forage de 6 nouveaux puits dont la capacité de production est estimée à environ 180 litre par seconde afin d’alimenter davantage la nappe phréatique dans les régions de Sidi Bouzid et Sfax.
La réalisation de ces projets, d’une valeur totale de 52,3 millions de dinars, avance à un rythme soutenu et certains d’entre eux seront fin prêts avant le début de l’été 2013 en dépit de certaines difficultés.
Selon la commission l’avancement de cette réalisation permettra de faire face à la demande en eau dans les zones précitées dans les meilleures conditions jusqu’à 2015.
L’étude a évoqué également les difficultés rencontrées en matière d’approvisionnement des zones rurales du nord du pays, notamment, celles relatives au projet des axes du nord, actuellement, en cours de réalisation dans le gouvernorat de Jendouba (nord-ouest), moyennant une enveloppe de 84 millions de dinars.
Il s’agit également des projets des axes relatifs aux gouvernorats de Béja, du Kef, de Siliana et de Bizerte.
La commission technique de la SONEDE a regroupé plusieurs experts et cadres relevant du ministère de l’agriculture, de la SONEDE et de la société d’exploitation du canal et des adductions des eaux du nord.