La baisse du taux d’intérêt !!!

interet  La réduction du taux d’intérêt directeur, l’un des outils de la politique monétaire de toute banque centrale, est considérée, de l’avis de certains experts, comme nécessaire, en cette période, mais jugée « prématurée » par d’autres qui considèrent qu’un tel abaissement doit être précédé par l’élaboration d’une stratégie industrielle.

Selon M.Yassine Ben Ismail, expert économique et financier, «après une crise, le taux d’intérêt directeur, véritable baromètre du coût de crédit sur la somme qu’empruntent les banques auprès de la BCT, devrait avoisiner 1%, tout en ne dépassant pas les 2,5%, pour que l’économie tunisienne retrouve un rythme de croissance satisfaisant».

Malgré une baisse à deux reprises, après la Révolution du 14 janvier 2011, du taux d’intérêt directeur afin de stabiliser les prix, le ramenant ainsi de 4,5% à 4% et ensuite à 3,5%, M.Ben Ismail qualifie cette baisse d’insuffisante.

En théorie, plus le taux de la banque centrale est bas, plus le coût du crédit que les banques accordent à leurs clients a des chances d’être bon marché, favorisant par conséquent la croissance.

Pour M.Ben Ismail l’instauration d’un taux d’intérêt bas afin de stimuler les crédits à l’investissement et non ceux destinés à la consommation, informe, indirectement, les investisseurs que la demande future sera forte.

Et d’ajouter, dans ce cadre, que les stratégies d’octroi des crédits dépendent, normalement, du montant de l’épargne déposée par les agents économiques (entreprises, ménages, administration), lequel doit être supérieur ou égal à celui des crédits.

Une telle information sur l’épargne qui reflète les choix intertemporels des acteurs économiques, incitera les investisseurs à se mobiliser pour la constitution de leurs capitaux (aménagement des locaux de production,
achats d’équipements…) pour répondre à une demande future « plus rentable », a-t-il expliqué.

Selon M.Ben Ismail, une politique de baisse du taux d’intérêt réussie nécessite une redistribution des revenus visant l’augmentation des salaires de la classe moyenne et une élévation du niveau du salaire minimum garanti tant dans le secteur industriel (SMIG), qu’agricole (SMAG), l’objectif étant de stimuler le pouvoir d’achat.

Mohamed Mabrouk, économiste, affirme, pour sa part, qu’il y a lieu de se focaliser, en cette période, sur l’élaboration d’une stratégie industrielle à long terme dans le cadre de laquelle le gouvernement définirait les rôles respectifs des secteurs public et privé.

L’Etat est appelé, quant à lui, à soutenir les prix dans les secteurs stratégiques (agriculture, énergie renouvelable..), afin d’augmenter la demande du consommateur, facteur de relance de la croissance.

L’intervention par le biais du taux d’intérêt directeur, principal instrument de la politique monétaire de la Banque Centrale de Tunisie(BCT), intervient, selon M.Mabrouk, dans une deuxième étape, car une baisse de ce taux, dans les conditions actuelles du pays, pourrait aussi bien booster la croissance que la freiner.

En effet, poursuit l’expert, une politique d’octroi des crédits ne peut pas se limiter uniquement à l’attribution de crédits à l’investissement, surtout sur un marché compétitif ou chaque banque cherche à réaliser le
maximum de bénéfices.

«Une telle politique monétaire encouragera aussi bien les crédits à la consommation que les crédits à l’investissement, surtout que la stratégie industrielle du pays demeure incertaine jusqu’à l’heure », a ajouté M.Mabrouk.

Revenant sur une baisse du taux d’intérêt visant l’incitation aux crédits à l’investissement, M.Ben Ismail a expliqué qu’à court terme, les prix des biens et services de consommation destinés au consommateur final seront élevés car l’offre demeurera réduite (investisseurs en phase de développement de leurs projets) par  rapport à la consommation dont le rythme est maintenu.

Concernant les prix des biens d’équipement, seuls ceux largement demandés par les investisseurs (machines, moyens de transport, produits semi-finis, matières premières, énergies, services…), enregistreront une hausse.

Face à une diversité de l’offre, issue des nouveaux investissements, les prix des biens et services de  consommation enregistreront, à long terme, une baisse sensible et « une relance économique commencera à voir le jour », a assuré M.Ben Ismail. Toutefois, si la baisse du taux d’intérêt concerne toute forme de crédits (consommation, investissements), une augmentation du taux d’inflation s’installerait, suite à une augmentation de la demande, estime M.Mabrouk.

Cette inflation risque de se répercuter ensuite sur le taux de rémunération de l’épargne dont la valeur sera détruite. Dans ce cas, a-t-il dit, les épargnants procèderont au retrait de leur argent pour l’investir dans des
investissements dits « oisifs » et non créateurs d’emplois (achat de terrains, spéculation…).

Il a y lieu de rappeler que le gouvernement provisoire projette dans son programme d’action pour l’année 2012, de maintenir «les taux d’intérêt à des niveaux bas».

L’objectif étant de faciliter les conditions d’emprunt au profit des ménages et des entreprises.

mensuel du marché monétaire (TMM)

(en %)

2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
 
Janvier
 
Février
 
Mars
 
Avril
 
Mai
 
Juin
 
Juillet
 
Août
 
Septembre
 
Octobre
 
Novembre
 
Décembre
 
5,93750
 
5,90625
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,27000
 
5,27000
 
4,70000
 
4,07000
 
4,75000
 
3,16000
 
5,93750
 
5,87500
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,25000
 
5,31000
 
4,47000
 
4,08000
 
4,65000
 
3,42000
 
5,93750
 
5,81250
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,36000
 
5,23000
 
4,26000
 
4,23000
 
4,56000
 
3,48000
 
5,93750
 
5,50000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,24000
 
5,22000
 
4,30000
 
4,12000
 
4,39000
 
5,93750
 
5,50000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,26000
 
5,22000
 
4,23000
 
4,36000
 
4,51000
 
5,93750
 
5,31250
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,23000
 
5,19000
 
4,25000
 
4,38000
 
4,50000
 
5,96875
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,04000
 
5,23000
 
5,19000
 
4,33000
 
4,52000
 
4,25000
 
5,96875
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,01000
 
5,18000
 
5,23000
 
4,18000
 
4,61000
 
3,76000
 
5,90625
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,19000
 
5,17000
 
4,24000
 
4,52000
 
3,24000
 
5,90625
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,22000
 
5,25000
 
5,27000
 
4,22000
 
4,62000
 
3,32000
 
5,90625
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,26000
 
5,20000
 
5,17000
 
4,29000
 
4,80000
 
3,16000
 
5,90625
 
5,00000
 
5,00000
 
5,00000
 
5,33000
 
5,26000
 
5,19000
 
4,18000
 
4,87000
 
3,23000

 

Evolution retrospective du taux moyen mensuel du marché monétaire (TMM) et du taux d’inflation
Sources: BCT et INS

 

vous pourriez aussi aimer

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More

Privacy & Cookies Policy