Entre le mois d’octobre et de novembre 2011, des chefs d’entreprises tunisiennes ont participé à l’enquête innovation menée par la coopération allemande au développement GIZ, en partenariat avec le Ministère de l’Industrie. Voici les principaux enseignements de l’enquête.
Quelques éléments de méthode
230 entreprises ont répondu au questionnaire, par téléphone. Ces entreprises sont principalement des petites et moyennes entreprises (PME) et
œuvrent dans les huit secteurs de l’industrie.
Elles sont réparties sur 16 gouvernorats du territoire tunisien : Béja, Kef, Jendouba, Siliana, Sousse, Monastir, Mahdia, Kairouan, Sfax, Gafsa, Kasserine, Sidi Bouzid ainsi que les 4 gouvernorats du Grand Tunis.
Une enquête similaire a été menée en 2008, sur le même échantillon auquel on a enlevé les gouvernorats du Grand Tunis.
Afin de suivre l’évolution de l’état des lieux de l’innovation en Tunisie, les données de la présente enquête seront comparés à ceux de 2008, sur un échantillon réduit (sans les gouvernorats du Grand Tunis).
Les objectifs
Dresser l’état des lieux actuel relatif aux thématiques qui touchent l’innovation et le management de l’innovation en Tunisie
Synthèse des résultats
Une information croissante sur la nécessité de l’innovation
72,6% des répondants ont déclaré être assez informés sur l’innovation et sa nécessité pour l’entreprise. Ce taux est en nette augmentation car il était de 49% en 2008.
Cependant, l’innovation est encore largement associée à l’invention et aux activités de recherche et développement. 31% des répondants associent l’innovation aux activités de recherche et développement dans l’entreprise et 8% à l’invention.
Une notoriété timide des services en management de l’innovation
Les répondants connaissent très peu de services en management de l’innovation offerts par des structures publiques ou privées. A titre d’exemple, 80,4% des entreprises connaissent les centres techniques sectoriels. Cependant, juste 17,4% d’entre eux savent spontanément que les centres techniques délivrent des services en management de l’innovation.
Notoriété des structures publiques et privées d’appui à l’innovation
Une part grandissante du conseil local en management de l’innovation par rapport à la consultance internationale
60% des répondants déclarent avoir coopéré avec des institutions ou avec d’autres entreprises pour la réalisation de leurs projets innovants. Ce taux était juste de 44% en 2008.
Les partenaires de coopération présentent un panel assez large : la plus grande part revient au conseil avec 65 % (consultants locaux privés, conseil des centres techniques ou le conseil international). Les entreprises coopèrent également avec des fournisseurs, clients et concurrents (7%). D’autres coopérations s’effectuent avec des universités et des structures de recherche scientifique (10%).
Il est à observer que la part du conseil des centres techniques à plus que doublé depuis 2008 en passant de 14% à 32%. La part de la consultance locale en management de l’innovation est passée de 17 à 25%.
Ceci confirme l’orientation de la GIZ, à travers son programme d’appui à l’entrepreneuriat et à l’innovation, d’investir depuis 2008 dans la formation des consultants locaux publiques et privés en management de l’innovation.
L’impact des projets d’innovation sur la compétitivité de l’entreprise
En moyenne, 64% des entreprises déclare avoir réussi des projets d’innovations produit, procédé, marketing ou des projets d’innovations organisationnelles.
22% des répondants déclarent qu’ils ont mis des innovations produits sur le marché avant leurs concurrents.
Il est à signaler que très peu d’entreprises mesurent l’impact de l’innovation sur leur chiffre d’affaires. 74% des entreprises,
même s’ils confirment que leur chiffre d’affaires a augmenté, n’étaient pas en mesure de nous donner même une fourchette de hausse de ce chiffre.
Une notoriété modeste des fonds qui financement exclusivement l’innovation
Les entreprises Tunisiennes connaissent largement des fonds comme la mise à niveau et l’ITP. Cependant très peu d’entre elles savent que ces fonds financent entre autres l’innovation. Les fonds « purs », ceux qui financent exclusivement l’innovation à travers les projets collaboratifs par exemple, à l’instar de la PIRD, le PNRI ou le RICTIC sont moins connus.
Pourcentage d’entreprises qui déposent un dossier pour obtention d’un financement de l’innovation
66% des entreprises se font assister pour rédiger et déposer un dossier de financement de l’innovation. Cette assistance se fait en première position par des consultants locaux (67,5%), suivis par les consultants des centres techniques sectoriels (23,8%).
Dans ce sens, la composante innovation du Programme d’appui à l’entrepreneuriat et à l’innovation s’est engagée pour former des consultants privés et des consultants des centres techniques à l’assistance au montage des dossier de financement de l’innovation.
Hana JEGHAM ELLOUMI